Il y a quelques mois, j’ai eu 30 ans. Je me suis aussi arrachée à un environnement de travail nocif, j'ai lancé mon blogue et déniché un emploi aussi demandant que valorisant. Je suis aussi plus prête que jamais à poursuivre des opportunités entrepreneuriales. En gros, mon bilan de fin d’année est assez positif. Mais ça n’a pas toujours été ainsi.
Je réalise avec le temps tout le chemin que j’ai parcouru, particulièrement en ce qui concerne mon sens de valeur perçue. J’ai aussi découvert que j’ai, pendant longtemps, maintenu une relation problématique avec la compétition. Pour moi, performer contre les autres équivalait souvent à une occasion de frapper un mur, de confronter l’échec.
Une idée nocive de la performance
Pour avoir passé beaucoup de temps dans le milieu scolaire, j’ai récemment découvert qu’un de mes problèmes avec les situations compétitives avait des ressemblances avec l’anxiété de la performance.
En effet, il n’est pas rare pour des étudiants (autant au secondaire qu’à l’université) de ne pas se sentir à la hauteur et de vivre de l’anxiété devant tout ce qui implique une évaluation ou un examen. Apparemment, ce type de réaction se développerait aussi jeune que dans les enfants d’âge préscolaire et affecte le sentiment de compétence face à ce qui se traduit souvent par des exigences irréalistes (bonjour perfectionnisme maladif!).
Il en résulte l’évitement de situations où l’on pourrait se sentir inadéquate. J’ai bien l’impression que cette anxiété, bien que mineure, m’a parfois empêchée de me pousser, de me donner des défis. Je l’ai joué relativement safe alors que j’aurais peut-être dû prendre plus de risques.
Apprendre plutôt que gagner
C’est facile de se dire qu’on aurait dû oser, surtout lorsqu’on regarde en arrière. Mais outre les années d’expérience et les événements qui m’ont poussée à agir, c’est par la lecture de quelques ouvrages que j’ai réussi à voir comment ma conception de la réussite personnelle et professionnelle était quelque peu biaisée.
Un livre en particulier (Mindset de la psychologue Carole Dweck) m’a ouvert les yeux sur la façon dont je percevais les échecs et, par extension, ma valeur personnelle. Au lieu de voir les difficultés comme des opportunités d’apprentissage, je pensais que ne pas réussir voulait dire que je n’étais pas assez bonne. Je traduisais un élément externe en une qualité intrinsèque. De fil en aiguille, le syndrome de l’imposteur pointe le bout de son nez et vlan! on se trouve paralysée dans la poursuite de nos rêves.
Après avoir identifié cette tendance à déjouer les situations ayant un potentiel d’échec élevé, je me suis mise à travailler très fort pour faire taire la voix négative qui me disait que je n’étais « pas assez » (bonne, capable, intelligente, etc.). J’essaie désormais de me répéter que chaque expérience est une occasion de devenir meilleure. Le but n’est pas de gagner, d’atteindre le top, d’avoir un A+, d’être la première choisie … Ça va bien au-delà de ça.
Apprécier le challenge
Bien sûr, les athlètes olympiques convoitent la médaille d’or, mais plus que tout, ils cherchent à dépasser les limites de leur sport. C’est là que réside leur inspiration.
Ça prend du courage pour entrer dans l’arène, entamer un projet de vie, suivre nos passions. Ce serait tellement plus facile si, au lieu d’être nos plus virulents critiques, nous étions plutôt nos principaux supporteurs.
Sur ce, je vous pose la question : est-ce que vous vous donnez suffisamment de défis? Essayez-vous de vous dépasser ou laissez-vous la peur de l’échec vous paralyser?