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La période des fêtes quand les parents ne se parlent plus
Crédit: ALEXEY DADANOV/Shutterstock

Mes parents ont divorcé il y a plus de dix ans maintenant. Ils ont vécu leur rupture comme leur relation amoureuse : de façon très intense. Cette rupture a eu de grosses répercussions sur toute la famille (pas juste parce qu'ils se quittaient là!). Bref, aujourd'hui, ils ne se parlent plus. Mon frère, ma sœur et moi vivons séparés depuis belle lurette. Mon frère est parti chez mon père, ma sœur avec ma mère et moi, je suis restée toute seule.

On ne se voit pas très souvent. On ne s'entend pas super bien. Noël est donc le moment idéal pour des retrouvailles forcées, n'est-ce pas? En tant qu'aînée de la famille, devinez à qui revient la tâche d'organiser le tout? Yours truly, me! Je ne vous surprendrai pas en vous disant que cela vient avec un lot de feelings positifs… ou pas!

En voici une petite liste :

– Frustration, découragement. D'abord, deux parents qui ne se tolèrent pas, ça signifie deux Noëls. Déjà que je n'aime pas cette Fête, je dois la célébrer deux fois. 

– Le sentiment d'obligation familiale. Je me sens obligée de voir ma mère, de passer du temps avec elle, dans ces deux semaines de Noël, simplement parce que c'est ma mère, et ce, malgré le fait qu'on ne s'entende pas très bien, malgré la longue distance qui nous sépare et le fait que je n'ai pas d'auto et que je me sens un peu emprisonnée quand je lui rends visite. 

– Le sentiment de culpabilité qui m'envahit quand elle est déçue parce que je ne veux pas rester plus que deux jours chez elle. Après deux jours, on se chicane à coup sûr et c'est déprimant de se chicaner à Noël quand on ne se voit que quelques fois par année. Il y a aussi le sentiment de culpabilité quand elle me rappelle qu'elle trouve injuste qu'on passe plus de temps chez mon père que chez elle.

– L'impression d'être manipulée, encore à l'âge adulte, par les enfantillages de mes parents.

– Le stress qui vient avec l'achat de cadeaux. Je déteste magasiner des cadeaux. J'ai toujours peur de décevoir, peur d'avoir dépensé de l'argent pour rien parce que je ne connais pas suffisamment mon frère, ma sœur, mes parents…

– L'impression d'être débordée et le besoin de plaire. La période des Fêtes, c'est trop d'événements, trop de gens, trop de bouffe, trop. Avec les parents divorcés, chacun leur famille, le chum et sa grosse famille, il y en a trop. Je dois donc faire des choix et je déteste dire non.
 
– Le poids qui vient avec la responsabilité de gérer les horaires des membres de ma famille. Je dois faire le pont entre frérot, sœurette et chacun des parents afin de savoir quand ils sont disponibles.  
 
– La jalousie. Le gazon a toujours l'air plus vert chez les voisins (ou la neige toujours plus blanche).

– Le malaise causé par l'inégalité économique apparente. Je n'ai pas besoin de cadeaux pour être heureuse, mais l'écart entre les cadeaux donnés par mes parents est flagrant et ça me met mal à l'aise. Le divorce de mes parents a mis ça en lumière. Je connais des parents divorcés qui se concertent pour acheter des cadeaux communs tout de même. Pas les miens.

Malheureusement, la somme de toutes ces émotions me donne envie de tout abandonner, de partir en courant. L'envie de m'enfuir, de partir en voyage pendant la période des fêtes m'envahit, mais s'isoler n'est pas vraiment la solution.

Suis-je la seule à ressentir davantage de négatif que de positif face à cette fête?

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