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Manger, cette activité si naturelle et pourtant si problématique
Crédit: kikovic/Shutterstock

Le fat-shaming a été maintes fois décrié (ici et ici, pour ne nommer que ces deux exemples). Je voudrais, moi aussi, me lever et dire à toutes les femmes de manger ce qu’elles veulent. Le problème, c’est que je ne suis même pas capable, moi-même, de manger ce que je veux.
 
Pour moi, manger en public, c’est aussi gênant qu’être toute nue. Je regarde ce que les autres filles mangent pour orienter mes choix vers ce qui semble être acceptable. Je suis gênée de me montrer en train d’ingurgiter un hamburger. Alors, je fais les « bons » choix, les choix santé. Pourtant, les frites me tentaient. Le pire, c’est que, même si j’ai été raisonnable, je vais regarder mon petit ventre gonflé. Gonflé de culpabilité, de remords, de honte. Pourquoi t’as mangé toute ton assiette? Pourquoi t’as mangé de la crème glacée?


Crédit : Giphy

 
Les soupers en famille représentent donc tout un défi pour moi. Je suis confrontée à tous ces regards (qui, au fond, ne me regardent probablement même pas). Même si je faisais quelques excès, ça arrive une fois par an, non? Non, pas dans mon cerveau programmé pour m’autoshamer. Le lendemain d’un soi-disant excès, je ne me sens pas bien. J’ai de la difficulté à avaler autre chose que de la soupe Lipton. Pur hasard? J’en doute.
 
J’ai quand même parcouru un petit bout de chemin, j’ai arrêté de calculer mes calories tous les jours. Je suis capable de manger presque tout ce qui me tente quand je suis toute seule chez moi. Je vais plus souvent au restaurant avec des amis et j’en sors moins honteuse. Je suis fière de ces petites, mais combien difficiles réussites. Je trouve ça grave de ne pas s’autoriser à manger ce qu'on veut et de se shamer. Un état d'esprit comme celui-là, ça se change. Il faut simplement se laisser le temps.
 
Alors, sur ce, je vais aller manger un biscuit.

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