Quand j’étais petite, j’aimais Noël et les party de famille. En vieillissant, j’ai continué d’aimer Noël, mais avec de l’angoisse en plus, quand arrivaient lesdits party de famille. Entre temps, je me suis ouvert les yeux sur ma situation familiale où l’alcool occupait une place beaucoup trop importante et ne rimait pas pantoute avec plaisir.
Pour plusieurs foyers, le temps des Fêtes rime avec famille, cadeaux et harmonie. Le mien rime plutôt avec mal de ventre, chicanes et une peur bleue de voir les bouteilles de vin s’enfiler. En plus d’avoir un parent alcoolique, on ne peut pas dire que j’ai la famille la plus harmonieuse au monde. Je les aime tous vraiment beaucoup individuellement, mais en groupe, c’est une tout autre game.
Dans les dernières années, j’ai essayé plusieurs méthodes afin de mieux vivre avec ce problème-là. J’allais aux party avec ma voiture plutôt que d’y aller avec mes parents, par exemple. De cette manière, je pouvais partir dès que j’étais tannée ou que la situation se corsait pour moi et que je n’avais plus de plaisir.
L’an passé, à l’approche des dates redoutées, j’ai décidé de ne pas y aller et de décliner toutes les invitations. Sur le coup, j’ai eu beaucoup de peine et je n’ai pas expliqué les raisons de mes refus. J’ai simplement inventé des excuses (Dieu sait qu’avoir un alcoolique dans la famille, c’est tabou et qu’on fait tout pour faire comme si de rien n’était, autant que possible). En faisant ce choix-là, je me suis choisie, moi. J’ai décidé de nous respecter, mes limites et moi.
Plutôt que d’aller aux rassemblements familiaux, je suis allée visiter ma famille éloignée toute seule, les jours où j’avais congé. J’ai passé du temps de qualité avec eux, sans boule de stress dans le ventre. Avec ma famille proche, j’ai proposé un Noël matinal à la place d’une soirée. Le feeling n’est pas pareil le 25 au soir ou le 31, comme je ne suis pas entourée de ceux que j’aime le plus au monde, mais je sais que c’est pour mon bien.
Je mentirais en disant que je n’ai pas un petit pincement au cœur quand je vois les photos Facebook de mes amis entourés de leurs proches les soirs de réveillon. Je me rappelle alors que ma famille me donne ce qu’elle peut à la mesure de ses moyens. Qu’elle soit dite ou non, il y a une pression sociale au sujet de passer des beaux moments en famille pendant le temps des Fêtes, et je n’y adhère plus. J’ai beau les aimer de tout mon cœur, j'ai décidé de me choisir, après toutes ces années à faire mes choix pour les autres. C’est un des cadeaux que je me fais.
Je rappelle qu’il y a des ressources pour les gens vivant avec un proche alcoolique ou ayant une autre dépendance.
Évitez-vous les party de Noël, vous aussi? Comment le vivez-vous?