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Je n’ai aucune habileté sociale
Crédit: Antonio Guillem/Shutterstock
Je n’ai aucune habileté sociale. Lorsque je manque de tact pour dire quelque chose, ce n’est pas parce que j’ai envie d’être directe, je ne sais juste pas comment le dire. Si je dis le fond de ma pensée spontanément, comme ça, c’est que je n’ai pas de filtre.

Mes amis apprécient cet aspect de moi, les autres me trouvent irrespectueuse, méchante. Et pourtant, ceux qui me connaissent réellement savent que je ne ferais jamais de mal à une mouche. Je n’ai aucun plan caché, aucune hypocrisie. L’avantage de n’avoir aucun filtre et aucun tact, c’est que jamais je ne jouerai dans le dos de quiconque.

Dernièrement, en classe, nous devions faire un plusieurs tests pour connaître notre type d’intelligence. Tous mes résultats me classaient, sans équivoque, dans le type « intrapersonnel ». Je n’étais aucunement surprise, contrairement à mes collègues de classe. En effet, je suis de nature leader, enthousiaste, loud à la limite. Je suis celle qui planifie les activités, qui a toujours de nouvelles idées, qui rallie tout le monde autour d’elle. Mais, je suis surtout celle qui s’isole régulièrement, qui voyage seule parce qu’elle ne peut pas supporter la compagnie d’un partenaire de voyage, qui fuit systématiquement les party trop bondés, les soirées entre amis et les soirées de réseautage.

Je suis celle qui rallie tout le monde parce qu’après, c’est plus facile de se cacher derrière le bar, ou dans la cuisine, et faire croire que je dois préparer quelque chose. C’est plus facile d’être celle qui crie dans le micro à l'avant que d’avoir une conversation à une table. Et c'est plus simple pour moi de traîner un livre qui m'occupe, dans un bar, resto, spectacle, plutôt que d'avoir une date (en plus, un livre, ça coûte moins cher à sortir!). Je suis également celle qui connaît tout le monde, mais qui est rapidement oubliée. Je suis la mauvaise amie qui ne donne jamais de nouvelles et qui se souvient de vous quand elle a besoin de quelque chose. Je suis celle qui n’a pas appris à entretenir de bonnes relations à long terme.

J’ai une expérience de vie assez impressionnante derrière moi, et j’ai toujours quitté mes emplois ou terminé mes études avec un soupir de soulagement. Fréquenter trop longtemps le même monde me donne mal au cœur (et ça devient réciproque!). La vérité, c’est que j’évolue mal dans un environnement. Les gens finissent par me taper sur les nerfs, et je leur fais comprendre avec sans tact. J’ai environ une dizaine d’amis proches qui ont réussi à percer ma bulle et à comprendre la personne que je suis derrière mon manque d’habiletés sociales, les autres ne sont que de passage.

C'est justement là que j'ai trouvé la solution : n'être que de passage. Après une longue réflexion, j'ai réalisé que le moment où j’ai été le plus heureuse dans ma vie a été celui où je ne travaillais plus. Je butinais de contrat en contrat et je changeais de milieu tous les jours. J’ai besoin de changement, sentir un vent de fraîcheur. J'ai besoin d’évoluer et voir du nouveau monde. Une permanence ne m’a jamais attirée, et je comprends aujourd’hui pourquoi.

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