Pour moi, Noël a toujours été la plus belle fête de l’année. Je ne sais pas pourquoi, ni d’où ça vient, mais le temps des Fêtes, c’est la période de l’année où je suis la plus heureuse. C’est pour moi l’occasion de voir de la famille qu’on ne voit que deux fois par année, d’entendre des histoires d’enfance de mon arrière-grand-mère, de parler avec les grandes tantes de ma mère et voir le sourire sur les lèvres de mon arrière-grand-père, qui est si heureux de voir sa famille toute entière, réunie autour d’un bon souper.
J’ai toujours été une personne très proche de ma famille, et Noël est, pour moi, un moment familial sacré.
Toutefois, en 2011, mon temps des Fêtes ne s'est pas déroulé comme les onze dernières années. Tout a changé, car il manquait quelqu’un.
La première mort à laquelle j’ai été confrontée est celle de mon grand-papa, en juillet 2011. Une mort subite, celle qui ne nous permet pas de dire adieu. Avant cet événement, je n’avais jamais songé à la mort. Je ne croyais même pas qu'il était possible que quelque chose, ou quelqu'un, m’arrache un être aimé (d'ailleurs, j'ai toujours peine à le comprendre aujourd'hui). Mais surtout, je ne croyais pas que cela faisait si mal.
J’ai toujours été très émotive, mais à sa mort, j’ai réellement compris ce que c'était de perdre un être cher. J’ai soudainement réalisé que je ne lui avais pas porté l’attention qu’il méritait, que je n’avais pas assez profité de sa présence, que je ne lui avais pas assez démontré à quel point je l’aimais. Je m’en voulais. Du haut de mes 11 ans, j’avais compris que je n'avais pas été assez présente pour lui. Et que maintenant, c’était trop tard.
Mon grand-père était un homme à la fois fort et sensible. Il était le pilier de la famille, celui qui gardait tous les morceaux en place. Quand il est parti, nos vies se sont écroulées. Et quelques mois plus tard, lorsque Noël est arrivé, nous avons réalisé l’ampleur du vide qu’il avait laissé.
Mon grand-père nous recevait chez lui, tous les 25 décembre, depuis plusieurs, plusieurs années. C’était la tradition, comme on dit. Et cette année-là, nous devions tenter de renouveler la tradition. Sans lui, cette fois.
À présent, il manque quelqu'un à la table. Mais je sais qu’il est toujours là, avec nous. Et chaque année, quand le temps des Fêtes se pointe le bout du nez, je souhaite qu’il passe un bon moment, lui aussi, parce qu'il le mérite.
Passe un joyeux Noël, grand-papa.