« La dictature du bonheur » : le documentaire à voir pour se challenger un peu

Ce n’est pas un secret que j’ai de la misère avec le discours ambiant qui dit que si tu veux être heureux, tu peux l’être. C’est l’idée que la vie rêvée est à un pas; suffit de lancer à l’univers ce que l’on veut pour l’avoir. La pensée magique sur un fond de bonne vieille volonté. Un ramassis de discours faciles, selon moi.
 
Je souffre de maladie mentale, diagnostiquée depuis presque 5 ans. Dans mes deux épisodes dépressifs, j’ai eu droit à une quantité de messages de marde concernant le fait que je devais me ressaisir et penser à autre chose. Sortir de chez moi et essayer de penser positif. Comme si c’était aussi simple que ça et, surtout, comme si je n’avais pas la volonté d’aller mieux. Moi qui célébrais chaque jour où je me levais parce que je n’avais pas mis mon plan de suicide à exécution. Moi qui allais voir une psychologue deux fois semaine dans l’espoir de me guérir ou, at least, aller mieux. Je ne pouvais pas croire qu’on me faisait l’affront de ne pas comprendre ma maladie.
 
Quand la journaliste Marie-Claude Élie-Morin m’a écrit pour me demander si je voulais parler dans son documentaire, d'après son livre La dictature du bonheur, de ma vision de la quête incessante du bonheur, j’ai tout de suite su que je voulais en parler. J’allais enfin avoir une tribune assez grande pour dire ce que je pense et, surtout, à quel point le message latent de la quête du bonheur est néfaste pour une personne qui, comme moi, souffre d’une dépression.
 
Je trouve que ce documentaire est important. Pas parce que j’y fais une apparition à la fin, mais parce que les gens prennent souvent des short cuts dans leur quête de bien-être et de bonheur. Je ne peux pas nier que c’est plus facile d’aller chercher des réponses dans des livres ou de vouloir trouver une recette magique. Cependant, il est important de voir à quel point ça peut être blessant comme discours ambiant pour une personne malade et comment ça peut empêcher d’aller chercher les vraies causes du mal-être.
 
Le documentaire est présenté demain, le 14 novembre, à 21 h.
 
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