Je mange mes émotions, so what?

Y'a des jours où je mange mes émotions, pis c’est ben correct.

En tant que future nutritionniste, j’ai beaucoup lutté avec mes tendances à manger mes émotions. J’ai dévoré (hihi) article sur article pour arriver à me débarasser de cette pulsion machiavélique. J’ai beaucoup cheminé depuis, mais s’il y a un enseignement qui m’a marqué, c’est que manger pour se consoler, c’est ben correct. Ne vous indignez pas tout de suite! Attendez au moins la fin de mon billet…
 
Isabel Foxen Duke est une sociologue américaine super cool que je suis sur les réseaux sociaux. Elle coach des femmes qui veulent (traduction libre) « arrêter de capoter par rapport à la bouffe ». Un jour, elle a expliqué un truc qui m’a marquée : si on met de côté la grossophobie (fat-phobia, soit la peur de l’obésité ou de devenir gros), le fait de manger ses émotions ne représente vraiment rien d’extraordinaire, il y a des choses pires que ça dans la vie. Ce qu'elle veut dire, c'est que lorsque je mange des biscuits pour me réconforter, je ne commets pas un crime, et je ne suis pas en train de me shooter à l’héroïne non plus!

La vérité, c’est que pour moi et bien d’autres, la bouffe, ça calme vraiment, d’un point de vue physiologique même… jusqu’à ce que qu’on pense à toutes les calories qu’on a avalées et au poids qu’on risque de prendre. C'est à ce moment-là que les regrets embarquent, habituellement.

Mais, à mon avis, le vrai problème, c’est la société dans laquelle on vit, ce sont les messages qu’on reçoit jour après jour qui nous disent que le fait de prendre du poids est un péché capital, que les personnes en « surpoids » ou obèses ont un problème, ne sont pas en santé, n’ont pas de volonté, sont paresseuses, etc., puis que minceur rime nécéssairement avec santé et bonheur alors que c’est complètement faux!! Bref, c’est ça, la grossophobie. On l’a tous internalisée d’une façon ou d’une autre, et c’est ça qui nous paralyse et nous culpabilise quand on mange parce qu’on est stressé ou triste. Parfois même, c’est ce sentiment de peur ou de briser un interdit qui nous pousse à manger même si on n’en a pas envie, ou plus qu’on en a envie. Parce que notre cerveau se prend pour un super rebelle comme ça. #TonPetitCerveauAnarchiste