Le 27 août 2016, j’étais amoureuse. Aussi, j’avais besoin de bottes d’automne et je reluquais le site Web de John Fluevog à un moment de l’année où il y a quelques soldes et où l’on peut faire de bonnes affaires. Alors, je fixe mon dévolu sur une jolie paire de bottes de cuir et je traîne l’homme responsable de mon état de « j’touche-pas-à-terre », qui a aussi besoin de chaussures.
Nous nous stationnons donc sur Saint-Denis, en face de la boutique, et je survole le bitume jusqu’à la boutique aux centaines d'œuvres d’art qui servent de chaussures. Ma perception se transforme en celle d’une petite biche sautillante et mes yeux gambadent d’une paire à l’autre, encore plus belles en vrai, en de multiples formes et matériaux. Je trouve les bottes que j’avais vues sur les Internets et je demande d’essayer ma pointure.
L’une me paraît comme trop pointue et l’autre me plaît un peu, mais il manque un petit oumf et je vois dans le regard de mon délicieux compagnon une hésitation quant au look. C’est vrai que ces pompes sont magnifiques, mais il y a un mais. Alors le rituel du oui-non-oui-non-oui-non commence, je réessaie l’une et l’autre. Et puis… PIM! Je vois ces chaussures au loin, en marine, à talons, mignonnes, incroyablement Fluevog. Je demande de les essayer dans ma taille. La vendeuse revient et elle a ma taille, mais dans le rouge.
BAM! C’est le coup de foudre. Ma cheville est mise en valeur parfaitement, l’inclinaison est confortable, et avec ce que je porte, ça va à ravir. Le cuir portugais est comme du velours sur mes pieds, avec des œillets sur un garant brillant en forme de larmes, des broderies botaniques sur les côtés. J’aperçois l’étincelle dans les yeux de l’homme qui m’accompagne. Alors c’est clair, c'est un gros « SI »! La vendeuse perçoit mon excitation un peu désinvolte et souligne : « Tu sais, tu fais un choix digne de l’esprit Fluevog, de liberté »!
Tout ça me plaît infiniment. Je reviens chez moi et je mets les chaussures de l’exaltation, réalisant entre autres que le talon est un cœur (!!), et je me laisse transporter par des idées fanfaronnes.
Depuis, mon histoire d’amour est terminée, mais mes chaussures brillent encore dans ma garde-robe. Elles sont loin d’être des pompes de tous les jours, des chaussures « tout-aller » comme dirait l’autre, mais elles représentent un instant, une partie de moi. Comme un bijou. Je fais toujours des achats plutôt raisonnés mais, parfois, certains designers nous permettent de dévoiler une partie de nous-mêmes, de l’immortaliser et de la ressortir de temps en temps.
Il n’y a pas de hasard. Le jour où j’ai choisi mes Fascination Rouge, j’étais amoureuse, inspirée et envoûtée. L’extravagance, c’est nourrissant, parfois. Et mes jolies-kinky-shinny-red-and-pumpy me le rappelleront quand j’en aurai envie.
Merci J. F.
Quelques faits sur John Fluevog
- Le célèbre designer de chaussures est originaire de Vancouver et la première boutique a été ouverte dans les années 70 dans sa ville natale;
- John Fluevog a été le premier à vendre des Doc Martens en Amérique du Nord dans les années 80;
- La chanteuse du groupe Dee-Lite et Madonna ont popularisé le style John Fluevog dans les années 90, en portant les Munsters, des bottes aux genoux à talons compensés;
- La boutique de John Fluevog arrive à Montréal en 2006 au 3857, rue Saint-Denis;
- Récemment, le designer s’est associé à LA Eyeworks pour créer des lunettes de soleil en édition limitée pour les Fluevogueurs. Elles permettent de voir au travers des murs de briques et des habits neufs de l’empereur (voir le site pour plus de détails).