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Vivre avec une maladie invisible, partie 3 : la fibromyalgie
Crédit Catherine Cartier
Ma pin-up québécoise préférée, Catherine Cartier, doit mettre toute sa douleur quotidienne de côté le temps de quelques clichés. En fait, la modèle souffre de fibromyalgie qui est une maladie chronique affectant tout le système musculaire. Ce n’est pas compliqué : certains matins, elle est incapable de bouger, car tout son corps est en extrême souffrance.

Dans le cas des maladies chroniques, la douleur est paradoxalement ce qui fait le moins mal. La souffrance, elle s’y est habituée, c’est le moral qui est plus difficile à garder. Sa maladie, qui est encore trop méconnue, est aussi très invisible. Ce n’est pas évident d’expliquer à quelqu’un qu’elle a l’impression qu’un camion lui est passé sur le corps, alors qu’elle n’a aucune trace de blessure apparente. Elle doit se battre contre le jugement des autres qui la traitent de plaignante et de paresseuse. Son employeur lui reproche de s’absenter trop souvent et de ne pas être aussi rapide que les autres. Comment faire comprendre à quelqu’un que seulement mettre des bas peut être tout un défi?

La médication tente de calmer les symptômes, mais a plusieurs effets secondaires, dont la prise de poids. C’est difficile pour elle de réaliser qu’elle ne peut plus suivre ses amis, qu’elle doit prendre moins de contrats, car ces derniers peuvent être très épuisants, en plus de dealer avec un changement dans son corps qu’elle ne peut contrôler. Cette perte de contrôle ressemble à un tourbillon dans lequel on se dit : « Coudonc, est-ce que ça va me lâcher un moment donné? ». Cette sensation d’avoir le ciel qui nous pèse sur la tête est épuisante.

Elle doit tout de même tenir le coup pour elle, son mari et pour son fils qui ne demande qu'à jouer avec sa mère. Cath, comme toute bonne maman, veut rendre son garçon heureux, mais en est parfois physiquement incapable. Catherine me dit qu’elle est choyée d’avoir un mari aussi aimant et compréhensif face à ce qu’elle vit et cela lui permet de souffler un peu.


Crédit : Catherine Cartier
 
Vivre avec une maladie invisible, c’est aussi devoir se justifier, se culpabiliser et sentir que, chaque jour, la vie nous enlève une petite parcelle d’espoir que nous tentons tant bien que mal de conserver. 
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