J’aurais jamais pensé être fertile : une histoire de mythes entourant la contraception
Josiane StratisJ’ai longtemps pensé que la contraception, c’était un peu magique. Bon avant que vous me traitiez de nouille, je veux vous expliquer. Dans mon temps, pour avoir une prescription de contraceptif, il fallait prendre un rendez-vous à la clinique jeunesse, et là, le médecin s’assoyait cinq minutes avec nous et nous prescrivait la pilule en deux temps trois mouvements. Si tout allait bien, on continuait, sinon, il nous en donnait une autre.
J’ai donc pris la pilule de mes 16 ans (genre) – et ça toujours bien été – jusqu’à ce que je tombe enceinte, à 25 ans. J’étais aux études, j’avais un blogue, j’essayais de concilier la job, les études et les amis. Disons que j’étais souvent partie de la maison et que j’essayais de trouver un équilibre avec tout ça du mieux que je pouvais.
Puis, à un moment, j’ai commencé à avoir de drôles de réactions dans mon corps. J’ai passé un test de grossesse : j’étais enceinte. Après quelque temps à réfléchir, j’ai décidé de terminer ma grossesse parce que l’idée d’avoir un enfant pendant une période aussi intense de ma vie ne me plaisait pas du tout.
J’ai beaucoup pleuré pendant cette période, je ne pense pas que ce soit un geste facile ni même banal de terminer une grossesse. Même si c’est voulu, ça reste un moment difficile, émotionnellement.
Plus tard, en parlant de mon expérience, j’ai dit que ce qui m’avait fait le plus de peine dans tout ça, c’est de me rendre compte que j’étais capable de faire des bébés. Comme je l’ai dit plus tôt, je crois qu’on prescrit trop souvent – et de façon très banale – la pilule contraceptive, sans trop poser de questions. C’est la chose à prendre, la chose à faire. Par contre, c’est peut-être pas le moyen le plus adapté au mode de vie de chacun.
Après mon avortement, quand j’ai su que je pouvais prendre autre chose, j’étais vraiment triste de ne pas avoir su, par exemple, que je pouvais avoir un stérilet. Maintenant, c’est le moyen de contraception que j’ai choisi et qui me fait vraiment bien.
Ce que j’aimerais que les femmes comprennent (je parle aux gars dans deux secondes), c’est que vous avez le droit de magasiner vos moyens de contraception, vous avez le droit de poser des questions. Surtout, il faut comprendre que la contraception, c’est pas magique. Avec le rythme de vie des filles de mon âge, il est possible d’oublier ses pilules et c’est quand même un risque à chaque fois.
Pour les gars, je pense que c’est important de comprendre que la contraception, c’est pas seulement une affaire de fille. Ok?!
* Cet article est commandité, mais j’ai la liberté de dire ce que je pense vraiment et c’est le cas dans cet article.