Mon corps, un statement?

Comme il est inscrit dans ma bio, j’étudie présentement le féminisme. C’est l’une des premières fois où je me sens aussi à l’aise dans une classe. Je ne sais pas si c’est l’expérience universitaire ou bien le fait que j’aime vraiment trop mes cours mais, pour le moment, ça se passe vraiment bien.
 
Nous abordons différents enjeux et, en discutant avec un groupe de femmes, nous avons abordé le sujet du corps de la femme et comment il est souvent interprété de manière politique. Par cela, j’entends que chaque choix qu’une femme prend concernant l’apparence physique de son corps est toujours perçu comme un statement.
 
Vous ne me croyez pas? Arrêtez de vous raser et on dira de vous que vous être pro-poils. Par contre, le jour où vous allez vous raser, quelqu’un se fera un plaisir de vous rappeler que vous vous êtes pliée aux normes de la société.
 

Crédit : Les folies passagères
 

Chaque choix que nous faisons est observé et critiqué. C’est un peu comme si notre corps était un billboard de nos opinions politiques. Oui, il peut l’être et il n’y a rien de mal, mais là, c’est l’intention recherchée!
 
Si je décide de ne pas porter de soutien-gorge, c’est nécessairement que je suis une féministe radicale et que je n’en possède plus parce que je les ai toutes brûlées. #JokePasJoke
 
Si je décide de me maquiller une journée, j’ai toujours la pression que je devrais le faire demain, car je sais que quelqu’un va être là pour me faire un commentaire. Comme je ressens la même pression si un matin je décide de me faire un full make-up. Nous l’avons toutes déjà entendue, celle-là : « Ah ouin, tu te maquilles, toi? Je pensais que tu étais féministe ».

Je n’en peux plus! Mon corps n’est pas toujours une critique de la société. Il n’est pas nécessairement le reflet direct de mes idées. Ça se peut qu’une journée, on me voie avec du poil, et ça se peut que la raison soit que je n'ai plus de rasoir et que je sois trop lâche pour aller m’en acheter un. Il se peut qu’une journée j’aie décidé de me maquiller alors que le lendemain ça ne me tentait pas. Il m’arrive de m’habiller un peu plus sexy une journée et que je sois en mou le lendemain.

 
J’aimerais pouvoir me lever un matin et ne ressentir aucune pression, que tout le monde se mêle de ses affaires et qu’on laisse les gens vivre en paix.
 
Mon corps est à moi et j’ai le choix d’en faire ce que j’en veux sans le demander à personne.