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Être adulte pis hyperactive
Crédit: Montage par Camille Fortin

Quand on pense aux gens qui ont un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), on a souvent l’image du p’tit gars de 6 ans qui grimpe littéralement au plafond, qui n’écoute pas, qui ne peut pas s’empêcher d’avoir la bougeotte.
 
Oui, c’est une image forte qui permet de comprendre (un peu) ce que peut vivre un enfant hyperactif, mais qu’en est-il de ce trouble une fois à l’âge adulte?
 
Je ne suis pas psychologue ni médecin, je parle ici de mon expérience personnelle.
 
J’ai un TDAH, je l’assume (aujourd’hui) puisqu’autrefois, c’était un sujet très tabou pour moi, étant gênée d’avoir ce diagnostic.
 
Comme adulte, les enjeux quotidiens ne sont pas les mêmes que pour un enfant. Je me rappelle que, lorsque j’étais en maternelle, mon défi de l’étape était de rester assise sur le tapis calmement et en silence. Ouin. Pas facile quand l’envie de bouger est constante et qu’on ne sait pas trop pourquoi.
 
J’étais une enfant assez réservée et je me conformais aux règlements pour fitter dans le moule. J’essayais de me contrôler et d’être calme à l’école. Évidemment, ça demande de l’énergie, être énergique. Le soir, en arrivant à la maison, j’étais épuisée. Je me couchais vers 19 h 00 pour récupérer de ma journée. Avec du recul, je me rends compte à quel point ça n’a pas dû être facile pour mes proches de dealer avec une petite Camille hyperactive et inattentive. À cette époque, je n’avais pas de diagnostic. J’étais juste maladroite et ce qu’on pourrait appeler un moulin à paroles.
 
Le temps a passé et les exigences ont augmenté. Je suis rendue dans la cour des grands, le secondaire. Pour obtenir de bons résultats, je devais étudier trois fois plus que tout le monde et relire mes notes pour compenser les moments en classe où mon cerveau ne collaborait plus. Au secondaire, j’étais dans le profil « fort » : maths fortes, chimie, physique, name it. J’étais fatiguée de toujours compenser pour être à la hauteur.
 
À la fin de mon secondaire, je suis allée consulter et j’ai eu le diagnostic de TDAH. Soulagement, compréhension et solutions, ENFIN. Oui, je suis médicamentée, non, je ne suis pas droguée ou buzzée. Certains parviennent à être fonctionnels sans médication et c’est bien ainsi, mais moi, je n’y parviens pas. La médication ne me rend pas plus ou moins intelligente. Ça permet seulement à mon cerveau de se mettre au même rythme que tout le monde et de pouvoir suivre en classe.
 
Encore aujourd’hui, il m’arrive d’avoir trop d’énergie à dépenser dans des moments inopportuns (allô, mes cours au cégep). J’ai développé mes trucs et, surtout, j’assume à 100 % mon trouble. Je n’ai plus peur d’en parler et d’expliquer à mes enseignants, mon employeur et mes amies ce que je vis.
 
Je suis une lève-tôt, j’ai de l’énergie pis j’assume et j’aime ce que je suis, ce que je deviens.

Et vous, êtes-vous du genre hyperactif? Quels sont vos trucs?

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