À toi, le batteur de femmes : « Fuck you! »

Cette semaine, une de mes amies m’a écrit pour me dire qu’elle avait besoin de se changer les idées, qu’elle n’était pas en grande forme et qu’elle avait passé une semaine éprouvante. Pour cause : son chum venait de la rentrer dans le plancher, en la chargeant comme un taureau, et de la violenter à plusieurs reprises dans les derniers jours. Elle a dû passer par une visite au poste de police, changer ses serrures et l’a quitté dans un déluge de stress et d’émotions intenses qui, pour l’instant, l’empêche de bien dormir la nuit. Ce texte ne sera probablement pas mon plus soigné, mais parfois, dans certaines situations, un langage cru est de mise. Sérieusement, what the fuck is wrong with you, mon gars?!

Des comportements comme ça, on ne peut pas passer ça sous silence. On doit les dénoncer, haut et fort. Donc c’est à toi, le batteur de femmes (et à tes semblables), que je m’adresse : Fuck you! Ton comportement n’est pas digne d’un humain qui se respecte, tu es un lâche, un minable. Ta blonde, ce n’est pas un objet avec lequel tu peux faire ce que tu veux, ce n’est pas un jouet que tu peux balancer dans le mur parce que tu as passé une mauvaise journée ou qu’une situation te déplait, c’est un être humain.

Fuck you parce que des gars comme toi, ça laisse nos amies, nos sœurs, nos blondes avec des séquelles, des traumatismes. Fuck you parce qu’à cause des gars comme toi, des filles se résignent parfois à subir de la violence en pensant que c’est normal, qu’elles le méritent et que plusieurs perdent confiance en elles et en les hommes. Fuck you parce que tu as fait du mal à une personne qui est importante pour moi.

Tu trouves mon jugement à ton égard trop sévère et injuste? Ahhh, tu dis que c’est parce que tu as de la difficulté à gérer tes émotions? Tu as des problèmes d’agressivité? Fine. Ça se peut très bien. Tout le monde a ses problèmes et ceux-ci peuvent être de nature différente. PAR CONTRE, ne viens pas me dire que ce n’est pas de ta faute si tu frappes sur ta blonde, et encore moins que c’est parce qu’elle t’avait provoqué. Ça suffit, l’ostie de bullshit (ben oui, je sacre quand la situation le justifie)! Il existe des solutions, des groupes de gestion de l’agressivité, des thérapies. Tu peux canaliser la violence qui t’habite dans la boxe, les arts martiaux, le sport. À Montréal, tu peux même te défouler en lançant des haches de toutes tes forces de façon légale et sécuritaire. Tu peux même taper dans un mur si ça te fait plaisir, mais violenter quelqu’un, et encore plus quand il s’agit de quelqu’un que tu es censé aimer, c’est juste NON.

En dehors de l’autodéfense parce que tu te fais attaquer et que tu n’as alors pas d’autres choix (c’est vrai, je te l’accorde, même si c’est dans une proportion beaucoup, beaucoup moins importante, la violence conjugale initiée par des femmes existe aussi et elle n’a pas non plus sa raison d’être), absolument rien ne justifie que tu agresses physiquement ta partenaire de vie, RIEN.

J’espère que le message est clair. Je ne pense pas qu’une personne qui adopte un comportement violent soit généralement pourrie jusqu’à l’os et foncièrement de nature mauvaise, mais le fait d’avoir des problématiques personnelles, pour quelques raisons que ce soit, ne justifie pas la violence conjugale. Jamais. Peu importe la raison. Alors, à toi, le batteur de femmes, ressaisis-toi, prouve-toi à toi-même et aux autres que tu as bien suivi l’évolution et que tu n’es pas un homme des cavernes. Va te chercher de l'aide parce que c'est définitivement toi qui en a besoin. Les solutions existent, prends-toi donc en main avant que la police ne le fasse pour toi.

Parce que la violence envers les femmes au Québec, en 2016, ce n’est pas vrai qu’on va tolérer ça.