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Les gars pis le féminisme
Crédit: Skeeze/Pixabay

J’ai plusieurs amis de la gent masculine qui se disent féministes.
 
J’adore passer du temps avec eux, je ne me sens pas oppressée et j’ai l’impression de pouvoir TOUT dire sans créer de malaise. Je peux facilement faire des références à ma situation de femme dans notre société sans recevoir d’eye roll ou de soupir infini.
 
Par contre, quand j’arrive devant des hommes qui ne s’affirment pas féministes, la donne change.
 
Je ne peux pas aborder tous les sujets de manière relaxe. Quand je place, dans une phrase, un propos qui dénonce l’inégalité des sexes, on me crache les pires arguments dans la face.

On me dit que la femme devrait déjà être l’égale de l’homme, que l’on devrait plutôt se dire humanistes (ou égalitaristes) parce que, t’sais, le féminisme, ça encourage l’idée de l’inégalité. C’est cute, mais pendant que vous nous obstinez avec un choix de mot, la condition des femmes ne s’améliore pas. Le premier pas pour faire avancer les choses, messieurs (et mesdames), c’est d’arrêter de nier le problème. Il y a une inégalité, le féminisme a donc raison d’être. Maintenant, nous sommes prêts à changer les choses!
 

Crédit : Fred Gingras/Instagram
 

Ensuite, on aime bien me répéter que le mouvement est inutile en Amérique parce qu’ailleurs, il y a pire. Ce serait justement une marque de soumission que d’abandonner la lutte pour une raison aussi futile. Il y a toujours pire, tout comme il y a mieux ailleurs! Si mon gazon est semi-beau, je ne vais pas arrêter de l’entretenir juste parce que celui de mon voisin est jaune.
 
Certains garçons me disent aussi qu’ils ne veulent pas s’identifier à un mouvement aussi « extrême » ou « radical ». L’image de la féministe frustrée et violente qui brûle son soutien-gorge n’est qu’un stéréotype qui empêche notre lutte d’être prise au sérieux. Pis, les gars, c’est normal que nous devenions émotives et même fâchées lorsque vous remettez en question notre combat. Nous vivons tous les jours avec une peur que vous ne comprendrez jamais totalement, et vous venez nous dire que nous n’avons pas besoin de nous soulever. C’est très irritant.
 

Crédit : Les folies passagères/Facebook

Mais les hommes vivent aussi des injustices! Vous devez être fort, performant, musclé, courageux… « Fais pas ta fifille », comme ils diraient! LOL. C’est insultant de se faire comparer à une fille, hein?
 
Même la pression exercée sur vous attaque les femmes, mais lorsqu’on dit aux femmes « t’as des couilles! » ou « fais un homme de toi! », c’est supposément gentil. Bref, en arrêtant de douter du féminisme, vous allez vous aider vous-même. En cessant de véhiculer l’image de la femme faible que notre société patriarcale se plait à nous montrer, il n’y aura plus de pression sur vous pour ne surtout pas agir « comme une fille ».

Et puis, si finalement, votre plus grande peur soit que les femmes atteignent l’égalité et qu’elles commencent à tirer la couverte de leur côté, c’est que vous avez franchement peur de vivre ce que nous vivons, c’est-à-dire d'être considérés comme étant le sexe inférieur. Vous avez raison d’être terrifiés, je peux vous en parler, je le vis tous les jours! Mais, sérieusement, ne vous inquiétez pas, notre plan de domination mondiale n’est pas pour demain, ha!
 

Crédit : Les folies passagères/Facebook
 

Alors, la prochaine fois qu’une demoiselle abordera un sujet sous l’angle féministe, restez calme, son but n’est pas de vous écraser, mais bien de se sentir égale à vous lorsqu'elle est auprès de vous.

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