À la SAT avait lieu ce week-end un de mes happenings préférés : l’Omnivore World Tour. Pour une troisième année consécutive, j’ai eu la chance d’assister aux présentations et j’ai encore une fois été inspirée, impressionnée et émerveillée par la passion et le savoir-faire des chefs d’ici et d’ailleurs. Montréal se place donc parmi sept autres grands centres de la gastronomie dans cette tournée mondiale et c’est un honneur mérité : « Ça bouge beaucoup, plus que jamais, même à Montréal, la cuisine. Jamais eu autant d’ouvertures, jamais eu autant d’engouement pour les chefs, les produits, le marché, la bière artisanale, le vin nature… ». Honneur, parce que l’Omnivore est un rendez-vous unique.
En effet, l’Omnivore n’est pas comme les autres rencontres culinaires qui peuvent parfois se transformer en événements élitistes, durant lesquels on fait parader des celebrity-chefs et où le plaisir de manger se transforme en spectacle inatteignable pour le commun des mortels. Au Omnivore, on parle de bouffe comme d’une discipline qui se transmet, s’enseigne et s’explique dans un environnement qui inspire par son bourdonnement et par sa créativité. Manger devient un plaisir qui se fait consciencieusement et avec le respect qu'imposent les matières premières et leur provenance. Les chefs internationaux ont ainsi été invités à travailler avec les produits d’ici et ont pu expérimenter avec les installations des restaurants montréalais, encourageant d’autant plus ce partage continu de connaissances.
Parce que c’est aussi un événement qui pose les bonnes questions en discutant des difficultés d’une industrie qui fait rayonner notre ville au-delà des frontières du continent, mais qui peine parfois à soutenir efficacement de jeunes entrepreneurs qui tiennent à bout de bras leur projet avec tout le dévouement que ça nécessite.
Finalement, parce que c’est aussi un événement qui joue un rôle important dans les changements qui s’opèrent lentement dans l’univers de la gastronomie. À ce niveau, Marc-Olivier Frappier (Joe Beef, Vin Papillon) a mis les mots justes sur l’importance d’un concept comme celui d’Omnivore, qui « contribue à l’horizontalisation d’une structure autrement très verticale dans le monde de la cuisine : on ne s’intéresse plus uniquement aux idées d’une poignée de grands chefs, mais bien à celles qui émergent de tous les éléments de l’équipe d’une cuisine. »
Je vous encourage chaudement à vous procurer des billets l’an prochain et à suivre les développements de l’édition de Londres, qui aura lieu au cours du mois d’octobre.