Lena Dunham : du drama et des remises en question

Depuis quelques jours, y’a ben du drama qui se passe sur les Internets (un peu comme tout le temps) et, bien que généralement les potins de célébrités suscitent plus ou moins mon intérêt, les récents événements concernant Lena Dunham ont attiré mon attention. C’est une personnalité qui me plaît (plaisait?) et que j’aime suivre sur ses diverses plateformes, j’ai lu son livre, son infolettre et écouté ses podcasts. Jusqu’à tout récemment, je la considérais comme une icône féministe, une voix porteuse de changements. Je dois cependant dire que ma vision a changé.

Le drama qui fait des vagues ces derniers jours concerne des propos qu’elle aurait tenus à l’endroit d’Odell Beckham Jr, un populaire joueur de football américain. Elle mentionne, lors de son entrevue avec Amy Schumer, s’être assise à côté du sportif lors du MET Gala et relate que celui-ci l’aurait ostensiblement ignorée, ne la jugeant pas attirante physiquement. Je ne comprends pas la pertinence de cette anecdote dans l’entrevue, puisqu’elle n’a aucun lien avec Amy Schumer et qu’elle ne se base sur aucun fait, mais que sur la perception de Dunham et des préjugés véhiculés à l’endroit du joueur. Depuis, elle s’est excusée sur ses médias sociaux en mentionnant avoir projeté sur Odell ses propres insécurités. 

La chute de Lena
Crédit : Giphy
 

Cet événement m’a permis de constater que les critiques concernant Dunham ne datent pas d’hier. L’un des principaux reproches à son égard est que son féminisme est très blanc. En effet, alors que l’auteure proclame haut et fort le droit à le diversité des corps à la télévision, on ne peut en dire autant de la diversité culturelle. Ses personnages sont bien pâles et, lorsqu’elle daigne inclure des personnages plus colorés au casting, leur rôle ne fracasse pas les stéréotypes et ne sont là que pour « aider » les protagonistes. Et ça, c’est lorsque qu’elle n’inclut pas un homme noir dont le rôle est de « fétichiser les femmes blanches ». Hum… Ordinaire.

Elle aurait également écrit un récit de voyage au Japon comportant de nombreux commentaires racistes et empreints de stéréotypes. En voici quelques exemples : 

« She weighs about seventy-three pounds and has hands like paper cranes. » 

« Being the only Caucasian in a room, you almost feel invisible because you are so visible. When you’re in Mexico or someplace, at least they want your paper dollars. » 
 
Et que dire de ce tweet…
 

Honnêtement, je suis vraiment déçue. Déçue qu’une personne disposant d’une aussi belle tribune qu’elle et qui se définit en tant que progressiste ne constate pas l’insensibilité de ses commentaires et l’influence de ses privilèges sur ses œuvres. Déçue également de m’être laissée aveuglée par l’image propre de l’idole féministe qu’on véhicule d’elle depuis des années. Ce que je décèle derrière ces commentaires, ce sont des tentatives d’humour maladroites, un peu d’insensibilité et de beaucoup d’ignorance.

Faut-il pour autant boycotter ses œuvres et les conversations féministes apportées par Dunham? Je ne pense pas. Cela me rappelle simplement l’importance de prendre une certaine distance par rapport à ce que nous consommons et toujours garder son esprit critique à proximité. On peut aimer une œuvre et voir en quoi elle est problématique. Les deux ne s’excluent pas, bien au contraire.

Votre opinion sur Lena a-t-elle changé? Avez-vous déjà été déçue d’une personnalité publique?