J'ai toujours eu de la misère à m'habiller l'été. J'ai peur de montrer mon corps, peur de brûler ma peau de rousse, peur de sentir mes cuisses frotter, peur d'être trop féminine, peur d'être trop masculine, trop de courbes, trop ronde, trop molle… Depuis toute jeune, je sur-habillais mon corps pour le cacher. Même si j'avais chaud, même si ça m'empêchait de sortir dehors.
Cet été, pour la première fois depuis très, très longtemps, j'étais à l'aise dans mes vêtements. Je me sentais belle, libre, confortable et queer.
À défaut de pouvoir partir loin et longtemps cet été, ma bestie et moi nous sommes permis une semaine de folie dans la ville qui ne dort jamais. Une semaine de musées, de bouffe, de soleil, de friperies, de plaisir… et de ootdTPL androgynes, confortables, courbes-friendly et appropriés pour affronter les îlots de chaleur de la grande ville.
Jour 1
Un trajet de nuit infernal, un gros déjeuner pis une sieste juteuse dans notre petit nuage de Airbnb, et on était prêtes à prendre le pouls de la ville. J'ai traversé la soirée dans mes jeggings et ma chemise chambray du Old Navy. Mes fidèles chaussures Nike n'ont pas quitté mes pieds de la semaine. Ah, pis j'étais #braless.
Crédit : Rose de la Riva
Jour 2
Une virée dans Brooklyn. Le jardin botanique, le quartier Williamsburg. Ma combinaison du Old Navy (ben oui, encore!) était parfaite pour affronter la chaleur, pis le motif de fleurs me donnait l'air vraiment bucolique dans les jardins de roses. Et une autre journée pas de soutien-gorge : check!
Crédit : Rose de la Riva
Jour 3
Les galeries de Chelsea, la High Line, pis un souper mémorable au Momofuku. C'était l'ensemble dont j'étais le plus fière, avec mon t-shirt Pony que j'ai converti en crop top, ma fidèle chemise du Old Navy et mon sac en toile de la Façade. Mais la canicule qui tapait sur le quartier industriel m'a vite fait regretter ma décision d'être toute vêtue de noir. Mettons que j'ai sué à des endroits qui feraient rougir le petit Jésus.
Crédit : Rose de la Riva
Jour 4
Des heures et des heures à être fascinées, émues et ébranlées au MoMa. J'y suis allée pour un look minimal (pour avoir l'air cool), mais aussi confortable avec ma combinaison noire et ma veste de jean fétiche, qui m'a protégée des vents inattendus de l'air climatisé. Encore une fois, j'avais les seins en liberté.
Crédit : Rose de la Riva
Jour 5
Une ultime journée en compagnie de ma collègue et amie Véronique à découvrir le quartier Astoria dans le Queens, son quartier d'adoption. Pour l'occasion, j'ai mis ma combinaison favorite de l'été 2016, celle du Reitmans avec un col licou et des p'tits motifs abstraits.
Crédit : Rose de la Riva
Un voyage est toujours une belle occasion pour s'exercer à être un peu plus soi-même. C'est souvent difficile de s'habiller quand on manque de modèles positifs et variés, mais j'y arrive tranquillement.
Je suis heureuse et fière d'avoir fait en sorte que mes vêtements ne limitent pas mes activités. Heureuse qu'ils aient pu s'accorder à mes humeurs, à ma pudeur encore en chantier et à mon androgynie, cette identité complexe que je sens fleurir un peu plus chaque jour.