La radio commerciale est sexiste

Pendant l'année scolaire, je voyage beaucoup en voiture et en transport en commun. J'aime profiter de mon vingt minutes en auto pour mettre la radio et m'informer un petit peu. Écouter les conversations des animateurs et animatrices radio me détend détendait et me fait rire faisait rire. Qu'est-ce qui s'est passé entre temps? Je me suis conscientisée à la cause féministe.

Je n'ai pas peur d'affirmer que, selon moi, les radios commerciales sont sexistes. Je vais préciser que les émissions que j'ai écoutées sont celles du matin et celles du retour à la maison. Je sais pertinemment qu'elles ne sont pas celles ayant le contenu le plus relevé, mais c'est justement ce que je cherchais : du divertissement pour me vider la tête (mandat qu'elles ont rempli pendant quelques années, avant que je m'ouvre les yeux).

Tout d'abord, ce sont les sujets abordés qui m'ont dérangée. Quelques exemples par-ci, par-là : catcaller une femme si elle porte un décolleté plongeant ou une jupe courte, remettre en doute les accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles des femmes et dire qu'elles jouent à la victime, est-ce que celles-ci ont leur place dans des emplois traditionnellement masculins, etc. Tous des sujets clichés et déjà vus, me direz-vous. Oui. Complètement dépassés et sexistes aussi. Disons que boire mon café en entendant un humoriste X me dire comment je devrais m'habiller pour me faire respecter, ce n'est pas ce que je préfère.

Je vous entends penser : mais où sont les femmes pour nous défendre? À ça, je vous réponds : en minorité. C'est Josiane qui m'a fait réaliser que les animatrices étaient clairement moins nombreuses que les animateurs. D'ailleurs, c'est la rentrée des radios commerciales (moment où elles annoncent leurs animateurs) et, dans une bannière de radio très populaire, on retrouve quatre femmes pour douze personnes, pour un grand total de 33 %. Et devinez quoi. Sur leur photo, elles sont toutes placées à l'arrière-plan. Belle diversité. Pour une radio qui a pour slogan de changer le monde, c'est plutôt le contraire qu'ils font, à savoir perpétuer de vieilles idéologies et clichés. Il faudrait un peu de Justin Trudeau là-dedans, si vous voulez mon avis. #Parité. Je serais curieuse de voir quelle tangente prendrait les conversations si le nombre femme-homme était à égalité.

J'ai aussi réalisé que le monde radiophonique était une belle source de mansplaining. Je ne compte plus les fois où une femme essayait de s'exprimer, d'expliquer son point et qui se faisait ridiculiser. Les mots « ouin, mais vous, les femmes » ont écorché mes oreilles vraiment trop souvent lors de débats. La bonne vieille technique « je parle plus fort que toi » était pas mal trendy aussi, selon mes fines observations. Surprenamment (lolol), quand un homme s'exprimait, tous les autres l'écoutaient. 

Il serait à peu près temps que les choses changent. Il me semble qu'on ait fait le tour des jokes de mononcle. D'ailleurs, je n'ai même pas mentionné la « beigeitude » de l'univers radiophonique commercial (ce qui est aussi problématique). En attendant, je vais retourner écouter mes podcasts et ma musique parce que je ne me trouve vraiment pas représentée dans ce que la radio a à offrir.