La poussée de croissance de mes seins s’est arrêtée à 8 ans. Au début du secondaire, les gars (super matures) me disaient de lever mes bras et, quand je le faisais, ils me disaient que mes seins avaient disparu. C’est assez ordinaire comme call. Comme toute ado à cette époque, je croyais que l’idéal féminin se limitait à la grosseur de la poitrine. Plus cette dernière était voluptueuse, plus elle représentait le sex-appeal féminin. Les fesses n’étaient pas encore à la mode (merci, Nicki Minaj).
Quand j’ai atteint l’âge d’acheter mes propres sous-vêtements, j’ai inévitablement garni ma commode de soutiens-gorge ultra paddés. The bigger, the better. On ne se cachera pas que certains ont dû se sentir floués par l’illusion, mais bon… Ce n’est pas mon problème!
Je fréquentais les boîtes de nuit et je me trouvais entourée de gros seins. Soit j’étais la seule à en avoir des p’tits, soit mon tour de magie était plus populaire que je ne le pensais. À ce moment de ma vie, j’avais deux objectifs : 1, avoir une augmentation mammaire et, 2, être sur le flyer du Fuzzy de Laval.
Finalement, avec le temps, j’ai délaissé mon rêve numéro 1 et atteint mon rêve numéro 2! J’ai aussi eu deux grossesses. J’ai goûté à la vie avec des gros seins et je ne me suis pas sentie plus belle. Ça m’a pris du temps, mais j’ai réalisé que ma beauté passait avant tout par l’appréciation que je me fais de mon propre corps, avec son vécu et ses combats.
Je peux enfin dire que j’aime mes seins. Je leur ai trouvé plein d’avantages; je ne porte presque plus de soutien-gorge, je peux porter tout type de vêtement sans que l'on voit de bretelles, je peux courir sans avoir mal (ok, je cours fuck all, mais advenant le cas où je déciderais de courir)… Bref, comme l’a démontré Maude, qu’ils soient petits, gros, vrais, faux, ils sont tous beaux!