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Libérons-nous de nos jugements

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Libérons-nous de nos jugements
Crédit: Evgeny Atamanenko/Shutterstock

Qui n'a jamais jugé?

Que nous le voulions ou non, quand nous jugeons quelqu'un, ça en dit plus sur nous-mêmes que sur la personne jugée. 

Si nous nous moquons de sa job, critiquons son linge, commentons sa shape, ridiculisons son accent ou jugeons son comportement, c'est en fait de nous-mêmes dont nous parlons.

Nous parlons de nos propres insécurités professionnelles, sociales ou corporelles; nous projetons nos préjugés et notre ignorance. Nous parlons de nos peurs et de nos craintes les plus personnelles. Nous ne le savons probablement pas, mais nous révélons tout ça au grand jour, à qui veut bien l'entendre.

Quand nous regardons une personne en situation d'itinérance avec dégoût, nous montrons que nous nous croyons à l'abri des aléas de la vie. Que nous sommes convaincus que ça ne pourrait pas nous arriver parce que nous, nous travaillons fort. Nous croyons, à tort, que nous vivons dans un monde juste où les efforts de tous sont convenablement et équitablement  récompensés. Bref, on nous l'a vendu, le bon vieux rêve américain. Même chose quand nous regardons un char qui coûte plus cher qu'une hypothèque avec l'envie qui nous brûle la rétine. Ou lorsque nous aimerions tant être dans les souliers du dude qui paie son café à 2 piasses avec un billet de 100.

Quand nous jugeons une femme sur son habillement ou sur son comportement, que nous soyons un homme ou une femme, nous révélons que notre société patriarcale nous est rentrée dedans. Que nous peinons à croire à l'égalité véritable entre les hommes et les femmes. Que nous croyons que les femmes doivent être féminines mais pas aguichantes, qu'elles doivent être fortes mais pas tomboy, qu'elles doivent prendre soin des autres sans être germaines, qu'elles doivent être belles sans attirer la « mauvaise » attention et que, si c'est le cas, eh bien, c'est forcément de leur faute! 

Quand nous parlons des réfugiés qui volent nos jobs, nous révélons notre surconsommation de médias de masse. Ces discours suggèrent qu'il est temps pour nous de fermer le JDM et de connecter un peu plus avec le vrai monde. Ou d'ouvrir un livre et de nous informer, mais pour de vrai. Aussi, quand nous sommes blancs et que nous racontons que le racisme va dans les deux sens, nous dévoilons que nous ne (re)connaissons clairement pas nos privilèges

Et ainsi de suite.

Quand nous jugeons les autres, ça ne dit rien sur eux. Pas réellement. En revanche, ça en dit long sur nous. La prochaine fois que nous jasons, essayons de révéler quelque chose de beau. Tous ensemble.  

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