La semaine dernière, un article dans lequel Pénélope McQuade dénonce le cyberharcèlement est paru. On y apprend qu’environ un cinquième des messages que l’animatrice reçoit à travers les réseaux sociaux ont un caractère perturbant. L’ampleur de l’intimidation va du commentaire sexiste à la vidéo de masturbation. Oui, carrément.
Peu après le partage de l’article sur la page Facebook officielle de Pénélope, une fellow collabo m’a aiguillée vers le commentaire d’une madame en particulier. « La publication allait en gros comme suit : Pénélope porte des robes pas mal courtes à la tivi. C’est pas très classe, t'sais. Elle s’éviterait pas mal de messages déplacés si son style était plus conservateur. » Bref, vous voyez le genre.
J’ai tout de suite vu rouge. Really?! Vous venez d’apprendre que Pénélope McQuade reçoit des vidéos où des hommes s’exhibent de façon tout à fait gratuite et indécente, et la première chose à laquelle vous pensez, c’est la longueur de ses robes? Pour vous, le fait de porter des robes prétendument courtes justifie une telle agression dans la vie privée de l’animatrice? Vous êtes-vous seulement accordé un petit moment de choc et de réflexion?
On ne le dira jamais assez, ce genre de discours est venimeux à cause du message sous-jacent qu’il véhicule. Il place le blâme sur la victime et déresponsabilise les réels coupables. Il donne raison à l’intimidation sexuelle au lieu de la condamner en tant que comportement inexcusable. Il montre également que la culture du viol peut être perpétuée par les femmes autant que les hommes.
Des dérapages de logique de la sorte sont encore trop communs. Pensons au Stanford rape case récemment. Cette jeune fille qui s’est fait violer derrière un container de son campus. Son agresseur qui, au terme d’un procès très médiatisé, s’est vu accorder une maigre sentence de six mois de prison pour ne pas ruiner son brillant avenir d’athlète. Sachez que la défense s’est entre autres servi d’un raisonnement à la noix comme le vôtre pour discréditer la victime, madame. « C’est parce qu’elle était saoule. Ça ne serait jamais arrivé si elle avait moins bu. » Oui-oui, ça peut aller jusque-là!
Mais revenons-en à mon caca nerveux pour terminer. Bien pompée, je me suis rendue sur Facebook pour lire tous les commentaires sous le partage de Pénélope. J’ai d’abord eu le plaisir de constater que votre commentaire, madame, avait été supprimé (j’ose espérer par vous, dans un moment de lucidité!). J’ai aussi été agréablement surprise par l’inondation de mots d’encouragement et de support, sans sous-entendus, publiés sur le mur de l’animatrice. Puis, je me suis dit que, tranquillement peut-être, les choses changent.
Ah, pis go Pénélope, continue à mettre tes culottes… ou, en l'occurrence, tes robes de la longueur qui te plaira!
Est-ce qu'une telle réaction du public vous enrage, vous aussi?