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11 films qui m’ont aidé à accepter mon orientation sexuelle
Crédit: montage par Jeremie Romain

Vu que c’est la semaine de la fierté à Montréal (c’est en juin pas mal partout ailleurs), je me suis mis à réfléchir sur les films qui m’ont marqué et aidé dans mon processus d’acceptation.

Évidemment, pour la nouvelle génération de baby gays, c’est différent : ils ont tous accès à Internet et ils peuvent découvrir plein de choses de cette façon-là (peut-être même trop de choses) mais, pour moi, le cinéma était la seule option pour découvrir le monde.

Et, sans Netflix, je devais commander mes VHS et mes DVD du club vidéo du village et les acheter, vu qu’ils tenaient seulement des nouveautés en location.

Bref, c’était plus compliqué dans mon temps, mais ça ne m’empêchait pas de trouver ce que je cherchais et ce dont j’avais besoin.
 


Crédit : petersonreviews/Tumblr

La première fois que j’ai vu des homosexuels normaux, c’est-à-dire qui n’étaient pas présentés comme des victimes ou des caricatures, seulement des gars en train de vivre leur vie, c’était dans le documentaire Madonna : Truth or Dare (1991). Les danseurs de la chanteuse étaient tous gais, sauf un, et on nous les présentait sans explications ni excuses. Ils étaient tout simplement des gens de l’entourage de Madonna. C'est rafraîchissant, savoir qu’il est possible de vivre pleinement sans être défini pour autant par son orientation sexuelle.

Du coup, je me souviens avoir trouvé ça semi-réconfortant de connaître l’orientation sexuelle d’acteurs des années d’or d’Hollywood et de savoir que ça n’a pas nui à leur carrière (évidemment parce qu’ils n’étaient pas out à l’époque). Le fait que Rock Hudson jouait un homme full viril et l’époux de la délicieuse Elizabeth Taylor dans un de mes films préférés, Giant (1956), me laissait croire qu’il était possible d’avoir une vie et de ne pas être défini par son homosexualité. Évidemment, à l’époque, il était plus important pour moi d’essayer de passer pour straight que d’être réellement moi-même.
 


Crédit : wild-am-has-appeared/Tumblr

J’avais aussi un faible pour Anthony Perkins dans Psycho (1960). Il était grand, maigre et un peu geek, comme moi (outre le fait qu’il tue du monde dans le film). C’était à la fois réconfortant et déstabilisant de se reconnaître un peu physiquement dans un tueur en série, à l’écran.

Quand j’ai découvert les classiques cultes de la communauté gaie The Rocky Horror Picture Show (1975) et What Ever Happened to Baby Jane? (1962), ma vie a changé. Je sentais que je faisais partie d’un club, d’une communauté de gens qui aiment les mêmes choses et qui peuvent se partager des références de culture populaire. Pouvoir citer des bouts de dialogue et vouer un amour aux personnages iconiques de ces films, c’était comme découvrir un espèce de trésor caché.

En 1999, quand j’ai vu Boys Don’t Cry, j’ai compris que, dans ma communauté, il y avait des gens qui l’avaient beaucoup plus tough que moi. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’accepter un peu plus et me dire que ce n’était vraiment pas la fin du monde, que ça pourrait être pire et que, malheureusement, ce l’était pour plusieurs.

Grâce à des acteurs courageux comme Al Pacino (Dog Day Afternoon) et Tom Hanks (Philadelphia), qui ont interprété des personnages homosexuels au cinéma quand ce n’était vraiment pas recommandé de le faire (au risque de gâcher leur carrière), ça m’a donné espoir que les choses pouvaient et allaient éventuellement changer.
 


Crédit : poppins-me/Tumblr

Le film C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée a marqué un point tournant dans ma relation avec mon père. Dieu merci, je n’étais pas avec lui quand il a écouté le film, mais on m’a raconté par la suite que le film l’avait vraiment frappé et secoué. Il s’est reconnu dans le personnage de Michel Côté.

Il y a trois ans, je suis allé voir un film au cinéma avec l’homme qui, deux ans plus tard, est devenu mon mari. Le film était La vie d’Adèle (2013) et nous n’avions jamais été aussi bouleversés par une performance de notre vie. Malgré mon amour inconditionnel du cinéma et mes connaissances du septième art, j’ignorais qu’il était possible de capturer des moments aussi authentiques et vrais. De nous faire ressentir ce que c’est de tomber en amour avec autant de réalisme. C’était d’autant plus troublant et émouvant parce que j’étais en train de vivre la même chose.

Sans aucun doute, le film qui m’a le plus marqué, et qui a changé ma façon de voir la vie et d’interagir avec les gens, c’est The Wizard of Oz (1939). Les leçons de vie du film sont nombreuses, mais ce que j’en avais conclu à l’époque, c’est de ne jamais se fier aux apparences. Tout le monde a des secrets cachés et personne n’est aussi confiant qu’il le semble. Ce qui se cache derrière le rideau est souvent décevant, alors il ne faut pas prendre la vie au sérieux. Il faut comprendre la game, la jouer à notre avantage, tout en sachant que tout le monde fait semblant. C’est un peu comme le film The Matrix : quand tu comprends comment le jeu de la vie fonctionne, tu peux en tirer pas mal ce que tu veux.
 


Crédit : zeynepneslihan/Tumblr

Heureusement, de nos jours, il n’est pas nécessaire de fouiller dans le cinéma pour trouver des modèles et des exemples d’êtres humains qui passent par les mêmes struggles que nous. Accepter son orientation sexuelle et dealer avec se doit d’être un peu plus facile. Merci, Internet.

Quels sont les films qui vont ont marqué et aidé dans votre processus d’acceptation de soi? 

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