Dans la vie, il y a des problèmes plus difficiles à surmonter que d’autres. Des conflits qui peuvent sembler sans solution ou qui sont tabous et dont on n’ose pas parler. Qu’est-ce que l’on fait quand on se trouve devant une impasse? Vers qui se tourner pour se confier?
Vivant avec un parent alcoolique, je connaissais bien le sentiment de honte et de culpabilité qui faisait en sorte que je ne voulais pas me confier à mes amis. J’étais complètement désillusionnée et découragée face à cette situation. Tannée de pleurer presque tous les soirs, toute seule en boule, j’ai cherché un moyen pour m’aider, moi. C’est là que j’ai décidé de mettre les pieds dans un groupe d’entraide.
Avant d’y aller, j’avais une image très stéréotypée de ce type de rencontre. J’imaginais un groupe de vieux se lamentant sur leur sort, radoter leurs problèmes en buvant du café filtre froid dans un sous-sol d’église. J’y suis quand même allée, ne voyant pas d’autres solutions à mon mal-être.
Un dimanche matin, j’ai décidé de me présenter dans un meeting près de chez moi. J’étais excessivement nerveuse et très gênée. Un petit groupe de cinq personnes m’ont accueillie en me faisant la bise, en se présentant de la manière la plus chaleureuse qui soit. J’allais déjà un peu mieux, croyez-le ou non.
Autour de moi, des dizaines de personnes vivant avec le même poids sur les épaules, connaissant ma réalité. La majorité avait une vingtaine d’années de plus que moi et même plus, mais cela ne me dérangeait plus. J’ai passé ma première rencontre à regarder le sol, à me demander si j’étais vraiment à ma place. Les sourires chaleureux et remplis d’amour ainsi que la place accordée aux nouveaux venus ont enlevé tout doute de ma tête. Je savais que j’y retournais.
Un groupe d’entraide, c’est bien plus qu’écouter des gens raconter leurs problèmes. C’est l’écoute infinie des autres membres, c’est de nombreuses ressources à ma disposition (livres, dépliants, slogans, conseils) et c’est le fait d’être là pour moi et non pas pour changer les comportements de quelqu’un d’autre. Un groupe d’entraide, c’est mon rétablissement à un problème qui n’aura peut-être jamais de fin. C’est la certitude de savoir que je vais trouver du réconfort dans les moments les plus difficiles et la possibilité d’appeler ma marraine toutes les heures de la journée.
Je n’ai certainement pas fini d’avoir de la peine et de vivre des déceptions, mais j’ai terminé d’être toute seule.
Voici quelques ressources :
Alcooliques Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à l'alcool
Al-Anon et Alateen : pour les gens vivant avec un proche alcoolique
Outremangeurs Anonymes : pour les gens vivant avec un problème de compulsion alimentaire
Narcotiques Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à la drogue
Cocaïnomanes Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à la cocaïne