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Chronique d’une expat’ : les inconvénients de déménager à l’autre bout du monde
Crédit: montage par Elvan Karaer

Bon. Ça fait 3 mois que je suis arrivée à Londres.

En date d’aujourd’hui, j’ai :

  • Pas vraiment d’amis;
  • Pas d’emploi dans mon domaine;
  • Pas vraiment d’argent. 

En annonçant mon départ (et encore aujourd’hui), les remarques que j’ai eues mettaient un peu beaucoup sur un piédestal la décision que j’ai prise il y a presque un an : « Wow, t’es vraiment chanceuse de pouvoir faire ça! ». Voyager avec des yeux de touristes VS immigrer dans un nouveau pays est complètement différent. La ville est magnifique, je ne regrette aucunement ma décision, mais partir seule dans l’inconnu vient avec son lot d’inconvénients.
 
1. Pas avoir d’ami(e)s 

Je trouve ça quand même assez difficile de me refaire un réseau social, malgré le fait que je sois extrêmement smatte #JokePasJoke. Je me sens un peu comme au primaire où on doit aller vers les autres pour jouer avec quelqu’un. Par ne pas avoir d’ami(e)s, je ne dis pas de ne pas avoir quiconque avec qui aller prendre un verre de temps à autre. Je parle plus de ne pas avoir quelqu’un à qui se confier/chigner sur les aléas d’une nouvelle arrivante.
 
Déjà, je sens que je m’éloigne de mes copines et je crains pas mal de devenir l’amie fantôme. J’essaie d’informer mes amies de ce qui est le plus important mais, au jour le jour, j’aimerais ça, avoir mon amie Joëlle pour qu’elle puisse analyser pendant des heures ma relation avec mon petit British boy, avoir Thess pour s'époumoner sur du Céline Dion au bar ou Teodora pour potiner en pyjama un samedi soir. La vie continue pour tous malgré tout.
 
2. M’ennuyer de ma famille
 
Chaque fois qu’ils font un souper de famille, j’ai un petit pincement au cœur. Quand je m’ennuie des blagues déplacées de mon grand frère, quand j’ai su que j’allais manquer la naissance de mon/ma futur(e) filleul/nièce, quand je manque la fête de maman, mon cœur se brise. Ce sont des choses auxquelles je vais devoir m’habituer, mais ouep, c’est assez difficile.

Maman et moi qui strike the pose sur mon ex-terrasse de rêve au cœur du Vieux-Québec. 
Crédit : elvannk/Instagram

 
3. Pas avoir d’emploi dans mon domaine
 
J’ai travaillé pendant un peu plus de 3 ans dans mon domaine avant de déménager ici. Je savais, d’emblée, que ce serait difficile d’avoir une première expérience en sol anglais. Ce n’est pas une surprise. Reste que c’est difficile. Envoyer des CV sans arrêt, tout en travaillant à temps plein dans un pub, ça peut être rushant. Malgré le fait que l’ego d’emploi ait pas mal pris le bord, c’est difficile pour le moral que je sois retombée dans un type d’emploi que j’avais durant mes études. Quand des Anglais me crient après parce que je n’ai pas assez bien coulé leur bière, je m’ennuie presque de sacrer après Google Sheets parce qu’il ne coopère pas.
 
4. Être pauvre
 
La suite logique de ne pas avoir d’emploi dans mon domaine, c’est d’avoir une rentrée d’argent pas vraiment glamour. J’ai pas mal épuisé mes économies. Je dois demander à maman de me donner un coup de main. Je dois me trouver un deuxième emploi pour arriver. Ça aussi, c’est dur sur l’ego.

Crédit : Giphy

5. Le mix de tout ça
 
Quand je refuse d’aller à des évènements pour possiblement rencontrer de nouvelles personnes parce que je n’ai pas d’argent, parce que je n’ai pas de boulot dans mon domaine, alouette, je passe la majorité de mes fins de semaine à faire du Netflix et à manger des pâtes pour la quatrième fois de la semaine. Ça ne donne pas vraiment le sentiment de vivre le London Dream.
 

Je sais que c’est juste une passe. Je sais que ça va se placer. Je me suis fait un post-it dans ma chambre, me rappelant de relaxer et de me laisser le temps d’atterrir. J’ai fait des trucs vachement chouettes depuis que je suis arrivée : je me pense bonne quand je suis capable de donner des indications à des touristes, j’ai eu un sentiment de fierté quand j’ai eu mon numéro d’assurance sociale. Avoir la possibilité de faire un reset complet sur sa vie, c’est tout de même impliquant. Après avoir lu cet article, je me dis, chaque soir, que je suis responsable de tout ce qui arrive. Ça donne à la fois beaucoup de pouvoir, mais aussi beaucoup de responsabilités. 

Passage obligé au mythique crosswalk des Beatles, face aux Abbey Road Studios. 
Crédit : elvannk/Instagram

 
Quand je me sens triste, je regarde l’architecture, je regarde les autobus à deux étages, je fais un saut à London Bridge et je me rappelle que je vis dans l’une des plus belles villes au monde.
 
Avez-vous déjà vécu quelque chose de semblable? Que faites-vous quand vous êtes homesick?
 
 

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