Ma dernière rupture s'est déroulée avec comme trame de fond une relation ultra fusionnelle. David et moi étions certains que nous étions faits l’un pour l’autre. Avant même notre première rencontre, nous étions amoureux. Dès le moment où mon regard a croisé le sien, je savais que nous étions faits pour être ensemble. À notre premier rendez-vous, je me sentais tellement bien : c’était comme si nous avions toujours été ensemble. Puis, au bout de trois semaines d’euphorie, nous nous sommes rendu compte que nos modes de vie étaient aux antipodes. Et, malgré nos sentiments très forts l'un pour l'autre depuis le début, je n'ai rien ressenti suite à la rupture. Je venais de perdre une personne qui me plaisait au plus haut point et puis, rien, nada, niet! Ça m'a alors frappée de plein fouet : j'étais devenue imperméable aux échecs amoureux! Le traditionnel « on garde contact » de routine s'est imposé mais, contrairement à avant, je n'y croyais plus.
Cette absence de sentiments m'a amenée à me questionner; sommes-nous dans une société où la surconsommation amoureuse rend les rencontres routinières? Recherchons-nous, malgré nous, une perfection qui n'existe que dans nos fantasmes? Chaque rencontre est-elle vouée à l'échec à cause de notre sprint de dating continuel? Ce que je constate, malheureusement, c’est que je suis loin de l’étape des compromis. Le dating actuel est plutôt un test très précis, que tous échouent lamentablement. Plutôt que d’accepter l’autre tel qu’il est, nous sommes à une époque où nous recherchons cet autre idéal. Celui pour qui aucun compromis ne sera nécessaire.
Ce que je n'ai pas ressenti lors de cette rupture m'a donné envie de m'arrêter. De me poser un temps pour avoir le recul nécessaire et vivre une vraie histoire d'amour. Pour donner à mon cœur le temps de souffler la proximité trop importante des sentiments impliqués dans chaque relation. Pour me donner l'occasion d'aimer à nouveau, pour vrai, pour de bon, pour le bon!