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J’avais l’impression que notre rencontre serait un peu le verdict final que j’attendais de sa part. Est-ce que j’allais être assez bien pour lui? Dans cette relation, c’est lui qui mène, d’un commun accord. Même si je consens à cela, n’empêche que ça m’amène dans un lot d’émotions qui ratissent large. À chaque notification que je recevais sur mon cellulaire, je craignais que ce soit un message de lui disant qu’il devait annuler la rencontre.
J’ai mis cinq heures à me préparer, je voulais être parfaite. Nous avions rendez-vous pour prendre un verre au bar de l’hôtel où il séjournait. Une fois arrivée, le bar étant bondé, je ne savais pas comment j’allais pouvoir le trouver? J’espérais arriver avant lui, mais il était déjà là. Finalement, il m’a vue le premier et m’a fait un signe de la main. Dès que je me suis assise face à lui, c’est comme si quelqu’un avait enlevé un immense poids de mes épaules. J’étais timide et nerveuse, je savais qu’il allait prendre cette faiblesse de ma part à son avantage.
Nous avons parlé pendant des heures. De tout et de rien. De nous, de notre perception d’une possible relation. De nos règles, plutôt de ses règles et de nos limites. Pas de contrat écrit comme dans Fifty Shades Of Grey, mais presque. La conversation coulait aussi bien que lorsque nous correspondions par écrit. Il n’y avait aucune mauvaise surprise. Il coupait parfois la conversation pour me complimenter.
Je fondais complètement. Il me trouvait à son goût. J’étais soulagée.
Pas la suite, il m’a invitée à le rejoindre dans sa chambre, m’a donné quelques indications. Où me placer, comment me placer, etc. Un safe word a été convenu. J’ai compris qu’à partir de ce moment, il pouvait faire ce qu’il voulait, à l’intérieur des limites que nous avions déjà établies.
J’entrais, je me présentais. Le simple fait de sentir sa présence autour de moi me coupait le souffle. À plusieurs reprises, il validait que j’étais OK.
« Good girl. »
J’ai eu à utiliser notre safe word. Il a arrêté dans la seconde, m’a prise dans ses bras, m’a rassurée. Nous avons discuté et nous nous sommes couchés.
C’est lui qui décide s’il y a matière à avoir une relation entre nous, jusqu’à ce que je décide que c’est trop pour moi. Cet aspect de notre relation était très rassurant pour moi car, ce qui m’avait le plus fait peur durant mon viol, c’était de ne pas savoir quand ça allait finir et ce qui allait se passer. Cette relation de dominant/soumise bien règlementée me permet en partie de contrôler cela. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, avoir un rôle de soumise était à la fois extrêmement sécurisant et vraiment excitant.
Au matin, j’avais peur d’avoir perdu son intérêt, jusqu’à ce qu’il pose sa main sur moi. Nous avons parlé de la continuité de notre relation à long terme. Il m’a fait valider à plusieurs reprises si c’était bien ce que je voulais, si j’étais confortable avec ses termes, ce que je préférais, ce avec quoi je n’étais pas d’accord. Tout était clair.
« You’re mine. »
« Yes, Sir. »
Et j’espère être sienne encore demain.