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Quand ton petit chien meurt subitement
Crédit: Stéphanie Daviau via Facebook

Un certain mardi matin, mon chum promène notre chien, Superman, en compagnie de son ami. Une belle marche d’une heure à sillonner les rues de Verdun. Superman attire vraiment tous les passants. C’est bien rare qu’il ne se fasse pas caresser.

Mon chum décide de présenter notre futur nouveau chez-nous à Superman afin de l’habituer au nouvel environnement qui l’attend.

Ce nouvel appart a été choisi minutieusement pour lui. Deux cours fermées, une à l’avant et une à l’arrière. Il faut dire que la chasse à l’appart parfait a été ardue. Il est vrai que ce n’est pas populaire un chien de 100 livres pour un propriétaire de logement.

« Il ne jappe pas. Il est super affectueux, quoiqu’un peu nigaud. Vous l’aimeriez, c’est sûr! C’est la vedette de notre rue où nous habitons présentement » qu’on leur disait.

Bref, Superman s’est tout de suite enfoui la tête dans le gazon de la cour et il s’est mis à tout sentir en branlant la queue avec joie. Cette joie pure que nous aimons tant de lui.
 

Crédit : Stéphanie Daviau/Facebook

Le soir, je reviens du travail. Il m’accueille en jappant du haut du balcon. Toute la rue l’entend manifester son amour. Je souris doucement.

J’entre. Il se précipite à moi, colle sa tête entre mes jambes et me donne quelques coups de queue et de fesse. Il est vraiment immense. Un gros bébé.

Je m’assoie par terre et lui flatte ses oreilles douces comme la vie. Il me regarde avec ses yeux bruns et ses sourcils expressifs.

On le nourrit. Il dévore son bol de nourriture avec excitation. Mon amoureux va le promener pendant que je me coule un bon bain chaud. Qui deviendra une mauvaise douche froide.

C’est la dernière fois que j’ai vu mon chien de 3 ans en santé.

En effet, l’état de mon chien s’est détérioré en l’espace de 5 heures pour ensuite se rendre à la mort. Un chien qui n’avait pourtant aucun antécédent médical et qui ne présentait aucun symptôme apparent.

Au retour de sa promenade, ses symptômes se sont manifestés rapidement. Il a tenté de vomir à maintes reprises, mais en vain. Ensuite, il s’est mis à haleter et ses côtes ont enflé. Au bout du fil, la vétérinaire a insisté pour qu’on se précipite à l’urgence. Elle a indiqué qu’il s’agissait d’un danger de mort.

Un gentil chauffeur de taxi a accepté que notre chien voyage dans sa voiture. Superman sortait la tête par la fenêtre. À un certain moment, je pensais même qu’on allait à l’hôpital pour rien.

Je me disais que quelques pilules ou du laxatif feraient l’affaire. Jamais, au grand jamais, je n’aurais pensé que je repartirais sans mon chien, ce soir-là.
 

Crédit : Stéphanie Daviau/Facebook

Rendus là, ils nous ont fait passer devant tout le monde, et ce, même, s’il y avait une heure d’attente. Ils l’ont mis sous l’effet de la morphine pour alléger sa souffrance pendant que la vétérinaire nous annonçait qu’il avait une condition fatale, soit une torsion gastrique. Il s'agit d'une condition qui atteint les chiens de grande race. Il est difficile de le prévenir.

La chirurgie coûterait 7 000 $.

Je la vois encore me décrire la situation pendant que je pleure atrocement.
Mon chien devait subir une chirurgie complexe et la vétérinaire ne pouvait me garantir qu’il en sortirait indemne. Il pourrait développer un caillot de sang et mourir, par exemple. On a su plus tard qu’il pouvait y avoir d’autres complications également, comme une rate qui éclate et qui mène à la mort.

Bref, sa vie était entre nos mains et on a dû choisir l’impossible : son euthanasie.

Mardi, dans la nuit, nous sommes revenus sans chien à la maison.

C’est là que nous avons réalisé que nous n’entendrons plus ses pattes gratter le plancher en marchant, ses pendentifs s’entrechoquer, son ronflement quand il dort, ses petits grognements quand il avait faim ou qu’il voulait qu’on le sorte… Nous nous ennuyons même de la senteur de ses pattes sales!

Pour nous, ce chien était exceptionnel. Sa vie a été courte, mais je pense qu’il a été comblé. Tout comme nous. Il nous a tellement donné. Nous avons beaucoup grandi avec lui. Nous avons été « parents » pour la première fois grâce à lui. Je pense qu’il ne faut pas banaliser la présence d’un animal dans une vie. Nous vivons un deuil. Sa présence nous manque et pour nous, il avait tout d’un être humain.

Un gros merci au chauffeur d’autobus, à Viviane, à l’accueil de l’hôpital et à Marie-Josée, la vétérinaire qui s’est occupée de Superman et de nos cœurs brisés. Merci à notre famille et à tous nos amis et amies qui nous ont soutenus de près ou de loin. #DireMerci

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