Le 28 avril dernier, c'était le lancement du nouvel album de VioleTT Pi « Manifeste contre la peur ». L'arrivée du nouvel album du groupe a été reçue avec plaisir, puisque la salle était remplie d'âmes venant se nourrir de l'énergie enivrante des quatre magiciens. Parce que oui, ce band est magique.
Musicalement, VioleTT Pi lèche le mot « folie », l'embrasse, le mâche, pour le recracher par la voix mélodieuse et dramatique de Karl Gagnon. Sylvain Deschamps et Daniel Baillargeon font vibrer les cordes de guitares et Maxime Drouin fesse dans le drum avec du love. Leur genre électroclash aux allures grunge et à tendance alternative ne déçoit jamais. La musique est dissonante, les textes sont un nectar riche et cassant qui embaume le corps et l'esprit. Les métaphores exposent souvent des réalités tranchantes, mais la poésie vient adoucir les paroles, pour ne laisser qu'une douce égratignure, presque érotique.
Si je pouvais décrire l'effet de ce lancement d'album, ce serait par des larmes d'allégresse. Étant dans le pit, j'en ai pleuré plusieurs petits coups, de ressentir les épines de la réalité camouflée par une voix angélique et dure. C'était une injection d'amour et de compassion, la seringue directe dans le cœur, que VioleTT Pi est venu une fois de plus, remplir mon corps par sa magie poétique.
Merci de votre performance, de votre générosité et de vos looks qui sortent de la « normativité » de la musique québécoise. Longue vie à la fleur irrationnelle.