Je vous écris en direct de mon lit, un mouchoir imbibé de Vicks enfoncé dans chaque narine. C’est une tradition de fin de session : je passe mon dernier examen, la pression descend et je tombe inévitablement malade.
Il y a quelques jours à peine, j’étais débordée, anxiété de performance en prime. Mes repas consistaient à déguster des Singles de Kraft debout devant mon frigo.
Puis, la session s’est terminée. Mon cellulaire indique midi et je me retrouve en pyjama dans ma cuisine à me demander si j’ai envie de crêpes avec un coulis de petits fruits biologiques.
Et pourtant, je me sens coupable. Je n’arrive pas à décrocher complètement. J’ouvre mon agenda et je crée des listes : ménage, classement, prise de rendez-vous, trucs plates, etc. La discipline que je m’impose durant mes études refuse de me quitter : pour me sentir « bien », je dois demeurer productive en tout temps.
Ne rien faire rime souvent avec paresse, manque de volonté, laxisme et j'en passe. Pourtant, c’est un art en soi, puisqu’il permet de décrocher pour mieux appréhender la suite des choses. Ne rien faire, c’est revenir dans le moment présent. Lorsque nous sommes habitués à tout anticiper sans arrêt, lâcher prise devient un exercice assez difficile.
Par « ne rien faire », j’insinue « rien de productif » ou encore « rien qui nous rattache à l'anxiété ». Bien que l’on puisse tirer une grande satisfaction de la tâche accomplie, le fait de s’asseoir sur une chaise longue pour lire s’avère très bénéfique aussi. Le défi après une session : se convaincre que c’est ben correct de manger le sac de Tostitos en entier en écoutant le bruit du vent.
Oui, mais comment décrocher?
Ha! Je la sentais venir celle-là. Voici trois trucs simples :
- Déconnexion, c’est-à-dire fermer son cellulaire et son ordinateur (pour une heure ou deux au moins). C’est plus difficile pour certaines personnes. Pour ma part, regarder mon cellulaire relève du réflexe. Je le range donc hors d’atteinte et je m’installe dans mon sofa avec un livre.
- Être à l’écoute. Avec l’école et les soucis du quotidien, j’ai tendance à vivre recluse dans mon royaume cérébral. Lorsqu’une personne me parle, je réponds n’importe quoi et me retrouve à culpabiliser pour ce pauvre humain qui tente de converser (et qui doit avoir l’impression de parler avec un morceau de carton ou une statue du musée Grévin). Le fait de sortir de sa tête pour passer du temps avec des gens que l’on apprécie permet d'émerger de notre tourbillon mental.
- Apprécier les « petites choses ». Ok, c'est quétaine et j’ai ri en l’écrivant, mais c'est tellement vrai. Notre attention est souvent portée sur le futur (bonjour anxiété!) ou sur le passé (j'aurais donc dû). J’ai remarqué que lorsque je rapporte mon attention au présent en appréciant les choses simples qui m’entourent, cela me permet de mieux « rien faire » et de me calmer.
Bon, je m’arrête ici avant de tomber dans le nouvel-âge (pierres énergétiques et triangle pyramidal du Chili). J'ai une boîte de Puffs à vider!