On me proposait souvent d’essayer l’acupuncture quand je mentionnais que je vivais avec un trouble d’anxiété généralisée. (TAG) Je repoussais toujours l’idée avec dégoût et peur. Voici une reconstitution d’une conversation typique :
La personne motivée : « Hey! Tu devrais essayer l’acupuncture. Ça t’aiderait à te détendre. »
Moi : « Je n’aime pas les aiguilles. Je les aime loin de moi. Et même là! »
Dans ma tête, j’imaginais mon dos rempli d’aiguilles et j’avais un goût de vomi dans la bouche.
La personne encore plus motivée : « Oh, mais je te dirais qu’il n’y a pas beaucoup d’aiguilles utilisées et insérées dans la peau. Il semblerait que quatre aiguilles suffisent pour avoir un impact positif sur le corps. En plus, les aiguilles ne pénètrent pas beaucoup dans la peau. »
Moi : « Ouais… Mais, de toute façon, je n’ai pas d’argent pour ça. 65 $ par séance, ça n’a pas de sens! »
Habituellement, la conversation se terminait là. Jusqu’au jour où une personne beaucoup trop motivée à mon goût me propose : « Je connais un endroit qui charge, selon ton budget. »
Moi : « Bon, c’est où? »
Hey, c’est pas merveilleux, ça? Je n’ai plus de raisons de ne plus y aller, maintenant. Oui, il s’agit de sarcasme.
Me voilà donc, un lundi après-midi, dans le bureau de l’acupunctrice. On parle de mon TAG, de mes tensions, de mes problèmes physiques dus à mes tensions. Puis, on se dirige dans la pièce où sont disposés des lits. Des rideaux les séparent.
Je retire mon jeans et je me couche sur le fameux lit de papier (crounch, crounch) à attendre que l’acupunctrice revienne avec son kit d’aiguilles… J’ai hâte… NOT!
Je me motive en me répétant un mantra : « C’est pour mon bien. C’est pour le mieux. » Je vous avoue que ce n’est pas vraiment efficace. Je me souviens alors que la personne hyper motivée m’avait dit que c’était indolore. S’il n’y a pas de douleur, il n’y en a pas de problème!
J’informe l’acupunctrice de mon état semi-paniquée. Elle me rassure en me disant que tout va bien aller. Elle insère donc la première aiguille dans mon poignet.
« Ouch! »
Elle retire tout de suite l’aiguille.
« Ça va? », elle me demande.
Je tente de la rassurer, mais je suis surprise. Je pensais que l’aiguille s’insérait tranquillement. Mais, non, elle doit donner un petit coup dessus pour l’insérer et ça peut pincer. Information que je n’avais pas eue et que la personne motivée n’a pas cru bon de me dire, on dirait bien!
« C’est bon, on peut continuer. »
Mais, mon corps ne veut plus, lui. Il est crispé. Même que plus elle approche l’aiguille de moi, plus je m’éloigne.
« On ne pourra pas poursuivre, de cette façon » qu’elle m’annonce.
Et je me mets à pleurer. Je me sens nulle. J’ai l’impression d’avoir échoué.
Heureusement, elle me donne quelques minutes seule pour reprendre mes esprits. Je respire. Je retrouve ma force intérieure.
Crédit : Giphy
Elle revient et dispose quatre aiguilles sur mon corps et TOUT se passe bien. Petits pincements ici et là. Mais, rien d’alarmant. Je reste là 20 minutes. Je quitte la clinique avec un sentiment de fierté et un corps un peu plus mou que d’habitude.
J’ai eu mon troisième traitement il y a quelques jours, et je souris à l’idée que j’ai réussi à doubler le nombre d’aiguilles.
Est-ce que je ressens les bienfaits? Oui. Cela dit, il faut dire que l’effet sera plus optimal lorsque j’aurai eu plusieurs traitements.
Un merci spécial à l’acupunctrice pour sa patience et sa douceur.