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Vivre dans le néant après l’université
Crédit: Camille Hétu

Voilà, c'est la fin. La fin de l'université. Après trois ans à temps plein, mon baccalauréat est terminé. Trois années qui ont passé vite, trois années de lectures et de travaux, trois années à apprendre tous les jours, trois années à répondre à la question : mais qu'est-ce que tu vas faire avec ça après?

Oui, parce que j'ai choisi une voie plus abstraite, celle des études dans le domaine des arts: un bac en études cinématographiques. Et pour rendre mon avenir encore plus flou, j'ai même délaissé la branche pratique pour celle plus théorique. 

Alors, dès que je disais que j'étudiais en cinéma, #LesGens se demandaient ce qui allait advenir de moi par la suite – parce que pour une majorité de personnes, faire des études = avoir une job au bout de la ligne.

Crédit : Giphy

J'avais donc développé une réponse toute faite : « Si je continue jusqu’à la maîtrise, je peux aller vers l'enseignement ». Ça contentait les adultes avec qui je parlais : pour eux j'avais un plan, mes années d'études et les investissements de mes parents n'étaient pas en vain.

J'ai eu un parcours scolaire parfait. Du primaire à l'université, pas un faux pas, pas un échec, pas une mauvaise note, et ce, malgré les grèves et les aléas de la vie (et il y en a eu beaucoup!). 

Crédit : Areyoucam / Instagram

Sauf que, même si j'ai vraiment aimé mes années d'études, je me suis mise à douter. Ça m'est tombé dessus, lors de la dernière session, rendue loin, rendue au moment de la vie où on est supposé savoir ce qu'on veut faire de notre vie. Soudainement, je ne savais plus ce que je voulais. 

Donc, au lieu de me pitcher à la maîtrise, j'ai décidé de prendre off, de décrocher un peu de l'école, même si ça serait plus facile de me trouver une job avec une maîtrise, même si ça va peut-être être plus difficile de reprendre le beat des études après, même si on me dit que je perds mon temps…

 
Crédit : Giphy 
Qu'est-ce que je vais faire avec « ça » ? Probablement « rien » d'assez satisfaisant pour les autres. Mais au fond, je sais que je suis une personne beaucoup plus réfléchie, curieuse, critique et informée que je ne l'étais avant. Donc, au final, je vais juste être un humain un peu plus adéquat. Et ça, pour moi, c'est pas rien du tout.

La fin de l'université ce n'est pas la fin de la vie : c'est normal que nos goûts et intérêts continuent de changer au fil du temps. En gros, il n'y a pas de mauvais parcours : peut-être que je ne vais jamais retourner aux études, peut-être que je vais continuer en cinéma dans trois ans, peut-être que je vais m'inscrire sur un coup de tête dans un DEP en plomberie et changer complètement de domaine d'études. Et toutes ces possibilités sont parfaites!
 

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