Je ne sais pas où Guylaine Tremblay fait son épicerie, mais ça doit être des évènements magistraux à chaque fois.
Comme la plupart d’entre vous, j’ai grandi avec Guylaine. Je suis tombé sous le charme de sa voix distinctive pour la première fois dans La Petite Vie, ensuite j’ai suivi ses aventures dans Annie et ses Hommes, pour finalement la voir être incarcérée dans Unité 9. Peu importe où Guylaine va, j’y vais avec elle. Tel est son pouvoir.
Je me souviens avoir été tellement excité quand on recevait le bulletin de vote du Gala MétroStar dans la circulaire chaque année. Je choisissais toujours une couleur de stylo ben flash pour faire un gros X à côté du nom de Madame Tremblay, ma préférée.
Vous comprendrez donc que c’était avec trépidation et anxiété que je me suis rendu au théâtre Jean Duceppe (et non Gilles Duceppe, lol) pour aller voir mon idole de jeunesse sur scène, et dans une pièce de Michel Tremblay en plus!
Crédit : Caroline Laberge/Duceppe
Encore une fois, si vous permettez de Tremblay (Michel, pas Guylaine) fut joué pour la première fois sur les planches du Théâtre du Rideau Vert en 1998. Selon mes recherches, le rôle principal de Nana aurait été interprété par Rita Lafontaine et également par Louison Danis (les Bougon) plus récemment en 2006 au Théâtre d’aujourd’hui.
Après avoir vu la pièce, il est absolument impossible pour moi d’imaginer quelqu’un d’autre que Guylaine Tremblay incarner ce rôle légendaire.
Parce que oui, le rôle de la mère de Michel Tremblay est un rôle légendaire au théâtre québécois. Cette femme qui a tant influencé la vie de l’auteure apparait un peu partout dans son œuvre, parfois comme personnage, parfois dans l’esprit, les thèmes, les dialogues ou simplement la façon de s’exprimer et d’exagérer.
Encore une fois, si vous permettez est un hommage à la mère de Tremblay. Un acteur incarne Michel, mais il fait presque partie du décor tellement la pièce est construite de monologues appartenant à Nana. Une série d’anecdotes, de moments partagés entre mère et fils se succèdent, sans trop être liés ensemble, mais on s’en fout complètement.
Crédit : Caroline Laberge/Duceppe
La pièce dure 1h30, mais j’y serais resté un autre 3 heures pour écouter Nana/Guylaine raconter des histoires sur sa belle-sœur, sur les pensées qui l’habitent en essayant de dormir le soir et son amour pour les romans sur la royauté française.
Quand Guylaine est apparue sur scène pour la première fois, en marchant fort vers la table de cuisine où son fils est assis, j’ai dû faire appel à mon sens de la retenue pour ne pas me lever et applaudir en criant « Go Guylaine! »
Normalement, au cinéma, à la télé et même au théâtre, quand je tombe en amour avec un personnage, c’est le fun, mais ça s’arrête un peu là. Dans le cas de Nana, c’est bizarre, Andréanne (de TPL) et moi avons quitté la salle de spectacle avec le cœur un peu gros, on aurait voulu connaitre Nana, la vraie.
Être dans sa cuisine, l’écouter parler, interagir avec elle, rire de ses histoires pour l’encourager à aller plus loin, exagérer encore plus, rajouter plus de détails.
Sa présence est tellement magique que j’aurais même tout donné juste pour la voir marcher d’un pas d’éléphant sur l’avenue Cartier.
Crédit : Caroline Laberge/Duceppe
Encore une fois, si vous permettez est présenté au Théâtre Jean Duceppe et des supplémentaires ont été rajoutées le 10, 11 et 12 mai.
Mise en scène de Michel Poirier, avec Guylaine Tremblay et Henri Chassé.