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Malgré moi, je dis « oui » à tout ce qu’il veut
Crédit: Unsplash/Pixabay

J’avais 17 ans quand je lui ai parlé pour la première fois. Je savais qu’il était tombeur, très cruiseur. Il avait un charme qu’aujourd’hui encore je ne peux pas expliquer, mais j’ai toujours dit que c’était dans sa façon de s’aimer, de toujours se placer en priorité. Je l’appelais égoïste et égocentrique, mais au fond de moi, je lui enviais l’amour qu’il avait pour lui-même.

Quand j’étais avec lui, j’avais l’impression que sa confiance en lui était contagieuse. C’est à ses côtés que je me suis sentie la plus jolie, la plus drôle, la plus intelligente et même la plus sensuelle. Toutes ses paroles m’abreuvaient, même si parfois souvent, il tenait des propos sans queue ni tête.

Ma mémoire me fait défaut lorsqu’une situation m’a beaucoup perturbée, alors je n’arrive pas à me rappeler avec exactitude tous nos moments. Dès le début, il m’avait fait comprendre que j’étais là pour l’aider à surmonter le fait qu’il avait le cœur brisé par son ex-copine.

J’étais le band-aid sur une fracture, et ça m’allait parce que tout ce que je voulais, c’était être près de lui, tout le temps. Nous passions toutes nos journées ensemble, nous étions devenus inséparables. Nous étions un couple pour le reste du monde, mais lui me rappelait souvent que le titre n’était que pour les autres. Mais voilà, un peu d’attention de sa part et je me disais que je pouvais le faire changer d’avis, qu’il allait bien finir par tomber sous mon charme parce que quand même je devais bien avoir un petit quelque chose moi aussi.
 
Et justement, puisque j’étais selon lui très jolie, en forme et attirante, il m’a proposé d’exploiter ces caractéristiques, disons dans le genre d’établissement que le maire de Montréal essaie de fermer depuis quelques années. À ce moment-là, n’importe qui est en mesure de réaliser que la personne qui nous propose ça ne nous aime pas. Quelle personne qui tient à nous, qui souhaite nous avoir à ses côtés, veut nous trouver un emploi dans un domaine réservé aux adultes?

Moi, je n'avais pas compris et le pire, c’est que je ne m’y opposais pas. J’exécutais toutes ses demandes, comme si la réponse s’envoyait automatiquement. « Oui » à tout ce qu’il voulait. Il voyait parfois quelqu’un d’autre en même temps et parlait à plusieurs filles aussi à ce moment-là, mais je ne partais pas. J’étais devenue l’ombre de moi-même.

Quelques mois plus tard, quelqu’un est arrivé dans ma vie qui m’a fait réaliser que je méritais d’être traitée différemment et je suis partie. Je suis partie, et sans me retourner en plus. Pendant plusieurs années, j’ai oublié cette tranche de vie; je l’ai enfouie au plus profond de moi. Les années ont passé, tout allait enfin pour le mieux. 

Mais il semblerait que l’univers soit en conspiration contre moi parce qu’il est revenu il y a peu et je l’ai accueilli à bras ouverts. Il disait que vers la fin de notre relation, il m’aimait, que je l’avais trahi parce que j’étais partie et que j’avais voulu autre chose. Je me sens coupable et responsable #Always. Lorsque le téléphone a sonné et qu’il m’a demandé d’aller le rejoindre, je n’ai pas hésité. Il avait encore une fois le cœur brisé, et je pouvais à nouveau l’aider. Nous sommes rapidement redevenus inséparables.

Il n’a pas vraiment changé, et l’effet qu’il a sur moi est le même : le « Oui » à tout ce qu’il veut est encore de mise. Au moment d’écrire ces lignes, il est en date avec une autre femme pour savoir ce qu’il veut vraiment et moi, j’attends un texto de sa part depuis plus de 10 heures déjà. Et je fais quoi pendant ce temps? J’angoisse et j’attends de savoir s’il voudra d’elle ou de moi.

Pourquoi?

Aucune idée. Je voudrais partir, mais je reste et j’attends…
 
Avez-vous déjà eu une relation de laquelle vous ne pouviez pas partir?

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