Aller au contenu
Le célibat, un vibrateur, pis Internet : de l’importance de se réapproprier sa sexualité
Crédit: Alex Viens

Je suis célibataire depuis presque un an et j’ai encore de la difficulté à me reconnaître comme telle.

Pour moi, le célibat a toujours sonné comme une étiquette qui invite les gens à cogner à sa porte, ou qui signifie qu’on peut être partout et n’appartenir à personne. C’est grandement dû à ma connaissance exhaustive des comédies romantiques, pis du concept un peu trop généralisé du célibat sauvage. C’est con, mais moi j’en suis à l’étape où je préfère encore dire que je suis « toute seule ».

Je suis « toute seule » justement parce que je ne me sens pas prête à suivre la parade du célibat.

Un vibrateur

Pour le moment, je ne cherche personne avec qui partager mon intimité. Tinder était une expérience de clavardage troublante (lol) et je n’ai aucun talent pour initier la conversation dans un bar. Surtout, je n’ai pas encore totalement digéré tout ce que j’ai encaissé de traumatismes avec les hommes qui sont entrés dans ma vie. Besoin d’un break.

Pour vivre ma sexualité en solo, j’utilise un vibrateur. Pis, aussi bizarre ça puisse être, je trouve que c’est un outil extrêmement féministe. C’est un statement chaque fois qu’une femme célibataire avoue utiliser un vibrateur, parce que dans certains milieux, c’est vu comme quelque chose de plus embarrassant encore que la masturbation manuelle, ou alors ça devient carrément un outil que certains qualifient d’« anti-hommes ».
 
C’est une indépendance qui dérange et qui, pour plusieurs, est carrément contre-nature. Personnellement, ça me permet – à mon plus grand bonheur – d’atteindre des orgasmes plus régulièrement. Et, dans une perspective où j’essaie de me réapproprier ma sexualité, c’est aussi rassurant de savoir que mon vibrateur ne pourra jamais me violer (lol pas lol).

Pis Internet

J’aime d’ailleurs utiliser la porno pour me starter une session de self-love, ou simplement pour me concentrer sur autre chose que l’absence qui hante mon lit. Mais j’ai beaucoup de misère avec les sites de pornographie populaire. Je trouve ça rough de vouloir me réapproprier ma sexualité de manière saine quand il m’est impossible de trouver une vidéo qui m’allume sans poser les yeux sur des « filmed without knowing » ou un « fucked by her stepdad ».
 
C’est pourquoi plus souvent, j’utilise Tumblr pour réchauffer mon imagination. J’y ai un meilleur contrôle du contenu que je vois, pis j’ai la chance de pouvoir m’abonner à des blogues féministes qui me tartinent de girl power avant de me montrer un gif de sexe anal au ralenti. Y’a des fois où ça me suffit amplement, surtout si je tombe sur une vidéo érotico-soft avec un beau filtre de lumière mauve (c’est plus sexy si c’est joli, t’sais!).

J’ai aussi découvert les bienfaits d’échanger des photos coquines avec des amies. Je ressens beaucoup d’enthousiasme à l’idée que mon corps puisse être apprécié en-dehors d’un cadre sexuel, et qu’il sera toujours reçu avec amour. J’aime cette nudité réparatrice, dans laquelle je peux apprécier mon corps et le montrer vulnérable à des femmes qui m’en donneront une approbation positive. C’est mutuel, c’est l’fun, c’est léger, pis c’est rassurant. Et je ne vous cacherai pas que ça m’a empêchée d’envoyer des nudes à mon ex plus d’une fois (THANK GOD).

J’ai malgré tout très hâte d'arriver au moment où je me sentirai prête à aller vers les autres. Mais c’est un arrêt dans le temps qui m’est nécessaire, et je suis fière d’avoir la force de me l’accorder.
 
Qu’est-ce qui vous aide à cultiver une sexualité saine, avec vous-même ou vos partenaires? 

Plus de contenu