Trouver une idée d’article, un processus stressant. Mes dix doigts jouent Für Elise sur mes tempes et mes talons cognent contre le plancher de bois flottant.
Évidemment, à ce moment précis, il y a toujours quelqu’un tout près qui mange des céréales DANS mes oreilles et, de surcroît, des Cap’n Crunch ou des Mini-Wheats imbibés de lait qui font smooch smooch.
Pourquoi cette haine soudaine? Google va me le dire. Je tape donc : « J'aime pas ça quand quelqu’un fait des bruits de bouche ». Je formule tellement mal, je sais, mais ce brave moteur de recherche trouve tout de même la réponse, bam!
MISOPHONIE. De quessé?
La misophonie, ou « haine des sons », consiste en un trouble neuropsychiatrique rarement diagnostiqué, mais plutôt commun, caractérisé par des émotions négatives (colère, haine ou dégoût) déclenchées par des sons précis. Ceux-ci proviennent du quotidien et sont généralement de faible intensité : aspiration de liquide, raclement de gorge, mastication, se couper les ongles, se brosser les dents, boire, renifler ou encore le cliquetis du fameux clavier d’ordinateur.
Crédit : Giphy
Bien que le trouble existait avant, le terme « misophonie » a été inventé en 2000 par Pawel Jastreboff, professeur à l’université Emery d'Atlanta, lorsqu’il a découvert que certaines personnes avaient des réactions fortes et négatives à l'écoute de certains sons.
Quelques joyeux symptômes :
- Mépris cuisant vis-à-vis de votre pauvre victime qui ne comprend rien à votre air offusqué.
- Pensées agressives visant à taire la source du son. Vous vous imaginez lancer votre iPhone 9 Plus et votre étui à crayons sur cette dernière.
- Les sons produits par un proche suscitent une irritation encore plus puissante (les narines sifflantes de votre coloc).
Bien entendu, le stress et la fatigue multiplient cette irritation par mille.
Traitement
- Associer ces sons qui vous dérangent à votre chanson préférée de tous les temps. Livin' La Vida Loca, Olivia.
- Des bouchons (efficaces, mais qui vous feront paraître asocial).
Comme dans tout bon article « médical » d’Internet, il ne me reste plus qu’à vous annoncer que c’est mortel.
Êtes-vous misophones?