Ta petit sortie culturelle : l’Islande au Musée d’art contemporain de Montréal
Camille Lavallée PrairieLa météo de cet hiver est vraiment sur la puff, mais, si vous êtes comme moi, le temps qu'il fait ne vous empêche pas de sortir. Encore moins si c’est pour vous faire voyager et découvrir de nouvelles choses. Bon, la nouvelle exposition du Musée d’art contemporain ne vous donne pas accès à un billet d’avion pour l’Islande à prix réduit, mais elle a l’avantage de vous faire découvrir un artiste qui en est natif! #CloseEnough
Ragnar Kjartansson est né en 1976 à Reykjavik, en Islande. Il se spécialise dans l’art vidéo et présente des vidéos dans lesquels la durée et la répétition font souvent office de personnages. Le MACM a fait l’acquisition de trois vidéos qui sont en expositions pour les trois prochains mois, jusqu’au 22 mai 2016.
La première œuvre, présentée sur quatre écrans différents, est une adaptation théâtrale d’un roman phare de la littérature islandaise. Elle a été tournée dans un musée, une adaptation qui se voulait un peu comme une exposition. Tous les décors ont été fabriqués par l’artiste et son équipe, et l’on y a filmé en présence de visiteurs, toute l’adaptation du roman en quatre phases. Les quatre vidéos roulent simultanément, l’écoute devient ardue pour le spectateur, mais elle crée un environnement sonore qui est apaisant, presque hypnotisant. Et cette hypnose par la répétition et par le son n’est que le début…
Les deux autres œuvres de Kjartansson font aussi référence au son, mais en exploitant la musique plutôt que des dialogues superposés. Ma préférée, A Lot of Sorrow, nous présente les membres du groupe The National jouant sans arrêt leur chanson Sorrow pendant 6 heures. Oui. Sans arrêt pendant six heures. Un marathon de musique.
Crédit : Camille Lavallée Prairie
La captation vidéo qui s’est faite en présence de spectateurs (qui pour la plupart étaient présents pour toute la durée) est d’une intensité assez spectaculaire. Par chance, je suis arrivée à la fin des six heures. J’ai donc vu les dernières 5 répétitions et les 5 premières, et, ma foi, les membres du groupe jouent avec la même ardeur du début à la fin. Déjà, en soi, de jouer sans cesse durant une aussi longue durée est un exploit, mais de rejouer la même chanson, c’est assez impressionnant! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas The National, la chanson Sorrow se trouve à être déjà une sorte de longue répétition. La voix baryton du chanteur rajoute à l’aspect hypnotisant de l’œuvre!
Irez-vous faire un tour et expérimenter l’effet incroyable des œuvres de Ragnar Kjartansson?