#JeSuisLeïla : l’histoire d’une photographe

 Qui était Leïla Alaoui ?
 
Elle était une jeune Franco-Marocaine qui avait un intérêt marqué pour les questions identitaires culturelles et les phénomènes de migration. Pour témoigner de ces réalités, elle a décidé de se tourner vers la photographie, un médium qui lui a permis d’aborder ces sujets avec humanisme et sensibilité. Son travail, à cheval entre le style documentaire et l’art, a conquis bien des gens. Ses œuvres ont été exposées un peu partout à travers le monde : Marrakech, New York, Buenos Aires, etc.
 
Rien n’échappait à son objectif : réfugiés syriens ou libanais, immigrants marocains. Elle avait le tour de poser un regard unique et particulier sur des situations complexes, les transposant en images captivantes, fortes et bouleversantes.

 
Sa série « Les Marocains » met en scène des portraits captés sur le vif, sur fond noir et sans flafla. Pour elle, ces portraits composaient le vrai visage du Maroc. Un Maroc diversifié, où culture et religion s’entremêlent  pour créer une fresque humaine imparfaite et différente.
 

Crédit: Leïla Alaoui

 
C’est lors d’un voyage au Burkina Faso, pour réaliser un reportage dans le cadre d’une mission pour l’ONG Amnistie Internationale, que Leïla a perdu la vie. Victime de l’attentat d’Ouagadougou, elle laisse en héritage un travail artistique qui décortique l’humain dans ce qu’il a de plus beau et vulnérable : son identité, sa culture.
 
Pourquoi avoir choisi de vous en parler aujourd’hui ?
 
Sa mort m’a énormément touchée. Nous avons, moi et elle, beaucoup en commun; un pays, un amour et un intérêt pour les questions socioculturelles, un bagage culturel mixte, etc. Son travail m’interpelle, autant par son esthétisme que par la démarche créative utilisée. Et je ne suis pas la seule. Plusieurs sont en deuil et certains ont même voulu lui rendre un dernier hommage en créant le mot-clic #JeSuisLeïla. 

J'avais envie de partager avec vous ses photographies, de partager ma petite découverte faite sur le tard. Je regrette amèrement de ne pas avoir eu vent de ce que faisait Leïla avant l'attentat des dernières semaines.

Repose en paix, Leïla.