La couleur du jazz au MBAM : ta petite sortie culturelle pour bien commencer l’année!
Camille Lavallée PrairieLe groupe Beaver Hall est un regroupement de peintres et de sculpteurs qui ont œuvré au début du 20e siècle. L’exposition se décline en différents thèmes qui étaient particulièrement représentatifs de l’art montréalais de l’époque, que ce soient les paysages, les portraits de femme ou la nudité. Afin de situer les visiteurs dans l’époque, l’équipe du musée a choisi d'installer une grande ligne du temps à l’entrée de l’exposition. On retrouve aussi, dans les salles, des textes présentant chacune des zones et les grands chefs-d’œuvre de la peinture canadienne des années 1920, comme ceux de Lilian Torrance Newton, Adrien Hébert, Prudence Heward et Anne Savage.
Crédit : Camille Lavallée Prairie
La scénographie de l’exposition rend l’expérience de visite encore plus intéressante : on y retrouve des documents d’archives, des vidéos et des journaux d’époque. Ces deniers rendent la visite très dynamique. L’affluence assez intense du MBAM, ces derniers temps, m’a quelquefois déplue lors de la visite d’une exposition où je me sentais toute pognée entre deux œuvres.
Pourtant, pour celle-ci, je suis allée visiter cette exposition un mercredi soir, où la réduction des billets incite les gens à se déplacer en encore plus grand nombre, et je n’ai pas du tout été gênée par la trop grande affluence. Yé! J’ai même pu revenir, sans problème, sur mes pas pour reprendre des photos!
Le groupe du Beaver Hall est également reconnu pour avoir été l’un des premiers à promouvoir les femmes dans un groupe artistique. La femme artiste y est mise à contribution, et elles sont plus nombreuses que leurs collègues masculins. Dans l’exposition, on présente aussi le Beaver Hall en comparaison au groupe d’artistes canadiens évoluant à la même époque, le Groupe des Sept, tout en soulevant la grande place réservée aux femmes dans le groupe montréalais.
D'ailleurs, la présence des femmes dans le groupe est un des points les plus pertinents de cette exposition! L’impact de ces femmes sur l'histoire de l'art canadienne (et at large) est indéniable. Elles n'avaient pas peur de revisiter des sujets souvent prisés des artistes masculins, comme le nu féminin et son idéal, la vie quotidienne en ville ou à la campagne. You go, girls!
Paysages d'hiver
Crédit : Camille Lavallée Prairie
La réflexion sur la place des femmes dans le monde de l’art contemporain est un débat constant. On constate malheureusement encore, dans de grands musées, que la renommée des artistes est presque exclusivement réservée aux hommes. Tout ça change de façon assez rapide grâce à une nouvelle génération d’artistes, de directrices et directeurs de musée et d’historien(ne)s de l'art. Et on peut espérer qu’un regard, semblable à celui que l’on pose actuellement sur les femmes artistes du Beaver Hall, sera éventuellement posé sur nos artistes contemporaines dans quelques décennies.
P.-S : Vous cherchez le jazz dans tout ça? Moi aussi. La couleur, oui certes, pour des raisons trop complexes et longues pour être invoquées ici. Mais le jazz, as is? À part un repère chronologique faisant référence à la culture montréalaise de ces années, je ne comprends pas trop le titre de l'expo. Mais ça ne devrait pas vous empêcher d'apprécier toute la beauté qu'on y retrouve!
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