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Commencer 2016 sans emploi assuré : angoisse et fébrilité
Crédit: Aurélie Couture (montage)

J’ai terminé de corriger mes dernières copies. Je peux m’effondrer me pelotonner sur mon sofa avec un livre en espérant qu’un minou daigne se coucher près de moi.


 

Crédit : GIPHY
 

C’est bien.
 
Ce serait encore mieux, par contre, si je savais qu’au bout de cette pause m’attend la reprise d’un emploi stable. Pour le moment, précarité oblige, j’ignore où je vais travailler en 2016.  
 
Je suis habituée à une forme d’incertitude professionnelle. En décidant d’enseigner au collégial et, peu après, de changer de ville pour poursuivre mes études, j’ai fait des choix qui rendaient une telle situation à peu près inévitable. Ces choix, je les referais d’ailleurs n’importe quand : ils correspondent à ce que je suis, à ce que je veux devenir.
 
Seulement, il arrive que cette incertitude me pèse. Depuis que j’ai franchi le cap des 30 ans, surtout, je me prends à penser que ce serait nice de savoir comment le loyer et les factures vont être payés dans six mois; de ne pas tout le temps renvoyer mon CV aux mêmes 52 endroits; d’avoir un seul bureau, une seule adresse courriel, un seul code de photocopieur, une seule configuration de couloirs à connaître; de disposer des données budgétaires nécessaires pour prévoir des voyages ou planifier l’achat d’une propriété. J’ai de plus en plus hâte de renouer avec le sofa, à la fin d’une session, sans m’asseoir, en même temps, sur une pointe d’inquiétude.

Crédit : mrwgifs

 
Je me dis toutefois que d’année en année, de milieu en milieu, je me retrouve confrontée à des situations que je n’aurais jamais envisagées. J’acquiers des outils pour dealer avec. Je rencontre des gens qui deviennent mes amis, des gens qui nourrissent ma réflexion sur la profession que j’exerce, sur la vie que je mène. J’apprends sur moi, sur mes ressources, sur mes faiblesses. J’apprends à me faire confiance, à faire confiance. Je me trouve cheesy en me relisant, mais je le jure, ce n'est pas de l'auto-persuasion : je suis über-cheesy de même pour vrai je pense vraiment tout ça.
 
Alors, voilà, je fais confiance. Je me répète que ç’a toujours fini par être correct, qu’il y a des chances que ça continue de l’être; que je serai mauditement bien équipée au moment où je me fixerai quelque part; que, dans tous les cas, il restera les lèvres de Benedict Cumberbatch. 


 

Crédit : Tumblr

Devez-vous (ou avez-vous déjà dû) composer avec la précarité professionnelle? Comment ça se passe?
 

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