J’étais vraiment quétaine quand j’étais petite. Alors que je jouais avec mes Barbies, je rêvassais à mon futur mari. J’imaginais déjà nos enfants aux boucles blondes qui couraient dans notre grande maison blanche. Je nous voyais déjà, toute la famille en roadtrip, à bord d’une magnifique décapotable rose.
Crédit : giphy
Une famille heureuse, une maison remplie d’amour; c’est ce que je voulais, moi, quand j’allais être grande.
Puis, le temps a passé et j’ai grandi. Un jour, beaucoup trop tôt, mon copain et moi avons eu la surprise de notre vie : un beau petit bonhomme aux boucles d’or. Nous n’étions pas prêts à cela, mais nous étions vraiment contents! Plus tard a suivi la grande maison blanche (mais pas la décapotable rose, par contre!). Mon rêve de jeune fille se réalisait.
Ce qui est plate, c’est que parfois, le rêve est plus beau que la réalité.
Mon amoureux m’a laissée. Le père de mon enfant m’a demandé de partir quelques semaines avant les fêtes.
Un peu sans s’en rendre compte, on avait pris des chemins différents. J’en étais consciente, mais je pensais que cela allait passer, qu’on allait finir par se retrouver. Pas lui.
Quand je repense à ce moment, je me rappelle seulement que je pleurais. Je pleurais en boule dans le noir pendant la nuit, dans mon auto, en allant à l’université, en donnant le bain à mon enfant, au-dessus de mes travaux de fin de session… C’était une peine vraiment étrange. Je le savais bien, au fond, que nous en étions rendus là, mais je n’arrivais pas à me faire à l’idée, et la séparation m’affectait beaucoup. Je suis passée par toute une gamme de sentiments.
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D’abord, je me suis sentie abandonnée. Comment pouvait-il me faire ça? Après tout ce qu’on avait vécu ensemble! Tous nos projets qui tombaient à l’eau… Il n’y avait plus rien.
Ensuite, j’avais l’impression d’être démunie. Je devais me trouver un appart', en plein hiver, et je n’avais pas d’argent parce que j’étais encore aux études. En plus, je perdais le privilège de voir mon fils tous les jours parce qu’on allait faire la garde partagée.
Finalement, j’ai compris que j’étais triste parce que je vivais cet événement-là comme un échec. Lui et mon fils, ils étaient ma famille, et je n’avais pas été capable de la préserver, d’en prendre soin. J’étais gênée de dire aux gens qu’on se laissait. Je ne voulais pas entendre leurs commentaires et leurs jugements. L’expression « famille recomposée » sonnait loser dans mes oreilles et c’était ce qui m’attendait.
Quand je me confiais à mes proches, on me répondait de ne pas m’en faire et que j’allais aller mieux avec le temps. Oui, mais quand? Ça fait mal de se sentir comme de la merde un rejet qui a échoué au chapitre « FAMILLE » de sa vie.
Et le temps a passé…
Cette semaine, quand j’ai tourné la page de mon agenda, mes yeux sont tombés directement sur la fameuse date du soir où, il y a un an, jour pour jour, ma vie avait basculé. Et j’ai souri. J’ai souri parce que j’ai réalisé à quel point j’étais heureuse maintenant. Cette épreuve n’a pas été facile à surmonter, et disons que mes standards de la famille parfaite ont changé, mais une chose est certaine. C’est bien vrai que le temps arrange les choses, et comme une amie me l’a si bien dit :
« La vie est belle, il faut lui faire confiance! ».