Le fondamentalisme religieux existe et il est indissociable des évènements du 13 novembre dernier. L’État Islamique est un cancer qui fait des victimes à l’échelle de la planète, sans aucune considération de l’âge, du sexe, de la nationalité ou de la religion. Il s’agit d’un problème complexe. Le traitement de ces événements en vase clos par de nombreuses figures politiques, éditorialistes et chroniqueurs me laisse toutefois dubitatif.
Les responsables des attentats de Paris étaient Français. Certes, ils avaient des liens avec l’ÉI et il s’agissait d’enfants de l’immigration. Oui, ils se sont radicalisés, mais beaucoup d’entre nous sont prêts à se fermer les yeux sur un bon nombre d’éléments indissociables de ces événements et nécessaires à leur compréhension.
Je ne souhaite pas trouver de coupables, mais le système d’intégration des nouveaux arrivants en France est un échec. La marginalisation et la ghettoïsation d’une masse critique d’immigrants provenant du Maghreb et du Moyen-Orient sont des problèmes auxquels nous devons porter une attention particulière. Ces problèmes existent partout en Occident. Personne ne semble prêt à s’arrêter pour prendre le temps de jauger ce phénomène sous un autre angle. Pourquoi de jeunes Occidentaux deviennent-ils kamikazes? Comment peuvent-ils en venir à prendre les armes contre leur propre patrie?
À toutes ces questions, nous avons préféré les armes seules.
Nous portons des œillères lorsque vient le temps de parler de terrorisme et de radicalisation. L’ethnocentrisme tue notre capacité de réflexion. Nous devons ouvrir nos horizons : le problème est sociologique, le problème est politique, le problème est psychologique.
L’Occident est en crise et une véritable remise en question s’impose.
Les horreurs de Paris sont indescriptibles. Les mots me manquent. Un bon nombre d’individus ont décidé que la peur était la seule solution possible à ces attentats. Ils voudraient nous faire croire que la violence servira de baume à tous nos maux. De nombreuses voix s’élèvent. Elles nous rappellent que l’immigration est la source de tous les problèmes qui nous accablent et que de se refermer sur nous-mêmes nous protègera de la menace extrémiste.
Hérésies. J’aimerais plutôt comprendre.
Aux fusils, je choisis les fleurs. À la peur, je préfère la compassion.