Je travaille et j'étudie dans le milieu de l’éducation. Un environnement dans lequel mes collègues sont majoritairement des femmes. Souvent, lorsque je mentionne ce léger détail, je reçois la très gênante réaction suivante :
« Hiiiiii, un milieu de femmes ! C’est clairement un milieu de bitch ça! »
Je fais alors un colossal facepalm intérieur.
Cette théorie, je n’y crois pas pour deux cennes. Le fait de s’identifier comme femme ne rend pas socialement méchante. Au contraire! Ma courte carrière de femme adulte me l’a bien fait comprendre. Un groupe de filles, ça peut être crissement solidaire, doux et fort à la fois.
Ce genre de relation entre femmes semble être à l’honneur dans la pièce Table Rase. Six amies, de la bière et des sandwiches pas de croûte. Cette folle envie de refaire le monde en une soirée. Le spectateur assiste, voyeur, à un souper de filles digne de ce nom. Les protagonistes de la pièce parlent sans filtre de leur sexualité. Elles lèvent le voile sur leur vision du féminisme et leur urgent besoin de vivre. C’est cru, c’est beau.
Crédit : Éva-Maude T-C
Un extrait des textes et des photos de ce théâtre-révolution ont été publiés sur This is better than porn. Fidèles au texte, les photos de promotion sont d’une beauté brute. Des restes de bouffe, des bobettes et du fierce plein la pellicule.
Crédit : Éva-Maude T-C/La Ruche Blanche pour This is better than porn
Ce que je trouve aussi awesome avec cette pièce, c’est que les comédiennes en sont les créatrices. Aidées de la metteure en scène Brigitte Poupart, elles ont créé Table Rase de A à Z. Des femmes qui parlent aux autres à travers l’art. Zéro paternalisme. C’est pas mal ce que j’appelle un beau moment de féminisme.
Le spectacle Table Rase est une coproduction de la compagnie Transthéâtre et du collectif Les Chiennes.
Il sera présenté du 18 novembre au 5 décembre à l’Espace Libre.