Toute mon enfance et mon adolescence, j’ai entendu et entendu les mêmes éternelles rengaines, répétées par des adultes de mon entourage : « Tu sais, on ne fait pas tout ce qu’on veut dans la vie, Catherine. La vie, ça ne peut pas toujours être une partie de plaisir. »
Même petite, cette façon de penser m’apparaissait terrible. J’ai toujours eu du mal avec l’idée qu’on puisse se forcer à faire des choses qu’on n’aime pas. Si je n’aime pas mon emploi ou mon domaine d’études, que je n’y suis pas bien, pourquoi je continuerais? Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas juste faire des choses tripantes?
Si bien qu'un beau matin, j’ai décidé subitement de bannir à tout jamais de mon existence cette manière de penser. Je me suis fait la réflexion qu’au final, la vie était beaucoup trop courte pour que je perde du temps à faire des choses désagréables. Depuis, je ne m’efforce que d’une chose : vivre dans le plaisir.
Le plaisir est devenu ma philosophie de vie, le critère qui guide tous mes choix et toutes mes actions. Désormais, je me fiche d’être raisonnable ou pragmatique. Je choisis mes emplois, mes cours et mes projets en me posant une seule question : « Est-ce que je vais avoir du fun? » Si oui, j’embarque à fond. Sinon, je trouve autre chose.
Il y a deux ans, par exemple, j’ai choisis d’aller passer tout un été en France pour garder des enfants plutôt que de me trouver un emploi stable et bien rémunéré à Montréal. C’était raisonnable? Non. Payant? Pas tellement. Mais j’aurais difficilement pu avoir plus de fun, pis on m’a nourrie en fromage et en tartines de Nutella gratis.
Même chose lorsqu’il y a quelques mois, je me suis acheté un billet d’avion sur un coup de tête, à minuit le soir, même si je n’en avais pas trop les moyens. Ça ne m’a pas pris trente secondes pour me décider : aurais-je plus de plaisir en restant ici sans m’endetter qu’en voyageant avec une carte de crédit remplie? Non.
Crédit : Catherine Lamothe
Évidemment, vivre dans le plaisir ne veut pas dire laisser tomber tout ce qu’on entreprend dès qu’on fait face à une tâche qui nous plaît moins. Ça signifie, par contre, prendre le temps de se demander si ce qu’on fait nous apporte plus de moments de bonheur que de désagréments, et d’ajuster ses choix de vie en conséquence. Ça signifie aussi apprivoiser son petit côté impulsif, et d’arrêter de trop penser avant d’agir.
Au bout du compte, je n’ai jamais été plus heureuse et bien avec mes choix que depuis que j’applique cette philosophie de vie. Quand je vais mourir (dans longtemps, là), je veux retenir une seule chose de mon existence : « Hey, j’ai eu TELLEMENT de fun. »
Arrivez-vous à vivre dans le plaisir? Est-ce que cela vous rend plus heureux?