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Non, il n’y a pas qu’une façon de vivre sainement : ma petite montée de lait (de vache).
Crédit: yogagirl/Instagram

Je m’appelle Catherine, j’ai 22 ans, et je mange de la viande. Et du pain plein de gluten. Et je bois du lait. Mais surtout, je suis drôlement fatiguée des blogues, comptes Instagram, chaînes YouTube ou pages Facebook qui semblent, depuis quelques années, détenir LA bonne façon d’avoir une vie saine.

Je me sens fautive quand, dans mon salon, je lis des recettes à base de lait de cajou maison et que j’ai seulement du lait de vache dans le frigo. J’ai l’impression de mal agir quand, l’été, j’applique de la crème solaire au lieu de m’enduire d’huile de coco. Et je ne parle pas des matins de semaine où, pressée, j’avale un café et un bol de Corn Flakes au lieu de me concocter un smoothie vert dans un pot Mason.

Crédit : simplegreensmoothie/Instagram
 

Je comprends bien sûr que derrière la valorisation d’un mode de vie naturel, il y a le désir d’avoir une alimentation plus variée et une conscience sociale plus développée. Et je trouve ça très bien. Ce qui me dérange, c’est que je me sens jugée, souvent plutôt sournoisement, par certains adeptes de cette tendance plus naturelle. J’ai l’impression que d’admettre que je ne suis ni végétalienne ni en voie de le devenir revient à dire que je passe mes soirées en tête à tête avec un T-bone. Ou que de mettre du lait dans mes céréales est aussi nocif que si c’était du goudron.

Comme s’il n’y avait pas d’entre-deux. Comme si, en n’adhérant pas à toutes ces normes dictées par les comptes Facebook et Instagram à la mode, j’avais systématiquement un mode de vie malsain.

Pourtant, j’ai l’impression de vivre très bien. Je ne passe pas ma vie à me rouler dans le steak et le sucre raffiné. Je mange même des choses très variées : plein de légumes, du poisson, et des plats végétariens à l’occasion, parce que c’est économique et très bon. Mais j’aime aussi les pâtes avec plein de fromage, le tartare de bœuf, l’alcool, le bacon et le Nesquick en poudre : des choses que je consomme avec grand bonheur, mais avec modération.  

Et j’aimerais ça, des fois, lire quelque part que c’est correct. Que j’ai le droit. Que je ne suis pas la seule et que ça ne fait pas de moi quelqu’un qui fait la propagande du cancer ou qui se fiche de la planète.

Pour l’instant, je ne me reconnais à peu près nulle part et ça m’exaspère un brin.  

Vous sentez-vous parfois jugé dans vos choix de vie? 

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