Quand les policiers appliquent la loi du plus fort dans les écoles américaines, ça tourne mal!

Octobre 2010. Perrye, 14 ans, utilise encore son cellulaire pendant le cours de français de Mme Leblanc. Lorsqu'elle est prise sur le fait, elle nie la vérité. Elle reçoit un autre avertissement et la professeure lui dit qu’elle devra écrire une copie de 300 mots pour expliquer son acte et son non-respect des consignes. Dans le temps, le respect des consignes et moi, nous faisions deux. J’étais rebelle, mais pas tant que ça! De toute façon, on y reviendra.
 
Octobre 2015. Je vois passer dans mon fil d'actualité Facebook une vidéo d’un agent de police qui arrête une jeune fille noire âgée de 14 ans, de façon violente et inappropriée. Il la fait tomber de sa chaise et la traîne sur le sol pour l’amener en avant de la classe et l’arrêter devant tous ses camarades.

Pourquoi? L’adolescente a utilisé son cellulaire pendant son cours et a refusé de le donner au professeur, puis de sortir de la classe. Elle a nié avoir fait quoi que ce soit de mal pour éviter d’en souffrir les conséquences. C’est la réaction classique d’un étudiant quand il se fait réprimander! 
 

Vous l'aurez remarqué, mon anecdote ressemble grandement à l’histoire de la jeune fille afro-américaine, malgré nos 5 années de différences. Pourtant, les conséquences et la façon dont on a réglé le problème sont complètement différentes.

Je m’imagine à sa place (parce que, oui, j’ai déjà été une enfant turbulente), et je me demande pourquoi ils ont réagi de cette manière pour un acte si banal. Oui, j'utilisais mon téléphone en classe fréquemment lorsque j'étais ado. Est-ce que je mérite un dossier criminel pour ça? Est-ce que je suis devenue une mauvaise personne pour autant? Non!

Dans un article de Radio-Canada, on affirme que le nombre d'étudiants envoyés devant des cours juvéniles est 10 fois plus important depuis que des policiers sont en poste dans les écoles. En 2011-2012, 92 000 étudiants ont été arrêtés dans leur école pour des écarts de conduite mineurs.
C’est triste et dommage de penser que certains jeunes vont terminer le secondaire avec un casier judiciaire pour des raisons ridicules.

En fait, tout ce que je vois dans cette vidéo, c’est un autre policier qui a laissé le pouvoir lui monter à la tête. Il a abusé de son autorité envers une petite fille afro-américaine de 14 ans pour montrer qu’il était le plus fort. Fort dans un environnement où il était déjà avantagé, où il a eu peur et a fait une fausse corrélation entre la couleur de la peau et la délinquance. Un peu comme l’histoire d’Ahmed et l’horloge que certains ont confondue pour une bombe.

Dans Richland, là où l'incident a eu lieu, les étudiants noirs représentent 59 % de la population étudiante et 77 % d'entre eux sont suspendus ou arrêtés. Y a-t-il vraiment un taux de délinquance plus élevé parmi eux, ou seraient-ils peut-être traités différemment par les forces de l'ordre?

Cependant, si nous enlevons la couleur de peau de l’équation, l’acte et la réaction restent quand même trop intenses pour le méfait commis. Personne ne mérite de se faire traiter de la sorte, encore moins une enfant.

Avez-vous suivi ce scandale? Que pensez-vous de la réaction de l'agent de police?