Un soir d’octobre en 1998, je suis tombé sur un film à la télé qui allait changer ma vie à tout jamais. Le film était déjà commencé, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais j’étais captivé par les personnages, les décors et surtout la musique!
J’ai dû attendre la fin du film pour connaître le titre. Je me souviens comme si c’était hier d’avoir vite écrit The Rocky Horror Picture Show à l’intérieur de ma main, pour m’en souvenir le lendemain.
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Dans le temps, je n’avais pas d’ordi à la maison et encore moins Internet. J’ai dû commander une version DVD du film chez le petit disquaire de la ville la plus proche de mon patelin natal. J'attendais avec impatience le jour où j’allais enfin voir le début du film et pouvoir apprendre les chansons par cœur.
Du coup, je savais instinctivement qu’il y avait quelque chose dans ce film qui ne plairait pas à mes parents, donc je l’écoutais seulement le soir, dans ma chambre, avec la porte verrouillée.
L’histoire d’un couple straight boring, qui prend refuge dans le château d’un travesti endiablé et qui parvient à découvrir et explorer leurs plus intimes fantasmes, n’aurait pas vraiment enchanté mes parents un dimanche soir, à côté du feu de foyer.
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Ayant grandi dans l’ère pré-Internet, The Rocky Horror Picture Show m’a fait découvrir un monde dont j’ignorais l’existence.
Dans un petit village où les gars jouent au hockey et les filles jouent aux poupées, j’avais peine à trouver ma place. Je n’avais pas encore reçu ma carte de membre homosexuel, donc vous imaginez ma surprise en voyant des hommes maquillés, vêtus de corsets, danser, chanter et avoir du fun avec Susan Sarandon.
Je ne savais pas où, quand ni comment, mais j’avais espoir qu’un jour, je vivrais de telles émotions.
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Rocky Horror fut longtemps mon petit secret. Je l’écoutais seul, je n’en parlais à personne et je ne fredonnais jamais les chansons en public. Même une fois déménagé à Montréal après le secondaire, quand j’ai su qu’il y avait des représentations du film dans le temps de l’Halloween (où les gens se déguisent en personnages du film et lancent des accessoires à l’écran en criant des choses obscènes), j’ai choisi de ne pas y participer.
Rocky Horror n’était pas quelque chose que j’avais le goût d’expérimenter en public, avec un groupe. J’avais peur que ça change de quoi, que ça ternisse le film pour moi.
Cette année, tout ça va changer. J’ai enfin décidé de faire la file avec des centaines de fans du film et de le visionner à minuit, déguisé, prêt à faire le party.
Le film, qui a 40 ans cette année, fait partie de la culture populaire : il a fait l’objet d’un épisode de Glee et les représentations nocturnes font partie de son héritage. Non seulement ça, mais il a super bien vieilli. Les chansons sont toujours aussi entraînantes, les couleurs du film demeurent éclatantes et la performance centrale de Tim Curry est encore surprenante, aujourd’hui, en 2015.
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D'ailleurs, un remake produit pour la télé sera diffusé sur la chaine FOX avec nulle autre que Laverne Cox, dans le rôle principal, l'année prochaine. Pas sûr, mais je vais lui donner une chance.
Après avoir attendu si longtemps avant de participer aux fameuses soirées avec participation du public, je suis vraiment excité à l’idée de vivre un de mes films préférés en présence de fans aussi intenses que moi.
Est-ce qu’il y a des films de votre enfance qui vous tiennent encore autant à cœur? Que vous n’osez presque pas regarder de peur que ça modifie vos souvenirs?