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Quand il ne reste que le virtuel : lettre à une ancienne amie.
Crédit: favim.com

À toi qui sors doucement de nos vies,

Nous n’avons jamais été proches, toi et moi, mais notre cercle d’amis proches nous reliait. Je ne connais pas bien ta vie, ta famille, tes autres amis, tes aspirations. Tu as quand même toujours été un satellite, vivant ta vie en périphérie de la mienne. Depuis un moment, tu as pourtant toujours mieux à faire qu’être avec nous.

Je ne te blâme pas du tout pour ça. On change, on vieillit, on prend des directions différentes. C’est parfaitement normal et même sain dans certaines situations. Dans mon cas, je n’avais pas d’attachement particulier envers toi depuis qu’on se connaît. Les amis qu’on partage trouvent la situation triste et délicate, mais là n’est pas le problème.

C’est que tu es toujours là, par les réseaux sociaux. Si on était nées 15 ans plus tôt, on se serait vu une fois depuis le bal et la coupure aurait été définitive et rapide. En ce moment, on te voit interagir sur Facebook et parler des projets qui te tiennent à cœur alors que tu ne réponds plus à nos invitations.
 


Crédit : favim

Pourtant, on n’ose pas te couper entièrement de nos vies, parce que nous ne voulons pas être les instigatrices de la perte de ce lien minuscule qui te rattache à nous. Alors on t’ignore aussi, avec un léger pincement au cœur. Ça nous laisse avec un entre-deux qui n’aurait pas lieu d’être sans ta présence en ligne. On a l’impression que ça ne t’intéresse plus d’être avec nous, tout simplement. Que tes amis et tes intérêts sont ailleurs.

Le pire, c’est que nous n’avons rien en commun, toi et moi, mais tu es si près de mon cercle que je ne peux pas t’effacer sans craindre de faire plus de mal que de bien. Et je souffre de voir mes amies tenter de régler la situation avec des pincettes, par peur de te blesser, alors que peu d'effort est fait de ton côté pour rester dans leur vie.

Peut-être qu’on se fait une montagne avec rien, peut-être que de ton côté tu ne ressens pas autant d’ambivalence, peut-être que tu crois que tout va pour le mieux entre nous toutes. Mais cette fois, on ne remerciera pas Facebook de nous garder en contact.

Êtes-vous dans une situation semblable? Que pensez-vous de l'influence de Facebook sur notre vie sociale?

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