Je suis capable de dire « je t'aime », mais juste quand mon cœur n’y est pas entièrement. Un « je t’aime » sincère, je n’y parviens que très difficilement, que ce soit un « je t’aime » d’amour ou un « je t’aime » d’amitié.
J’ai vingt-cinq ans et je commence à être capable de dire à ma mère que je l’aime.
Ça fait dur, mon affaire.
Je l’ai déjà dit avec sincérité, avec passion, avec amour. Mais quelques embûches amoureuses ont refroidi mes ardeurs déjà pas très ardentes. La dernière fois que j'ai dit « je t'aime » avec sincérité, j’étais en train de me faire domper, via un appel téléphonique, à ma fête.
Quelques relations plus tard, je n’ai à mon actif que de lointains « je t’aime » sincères qui m’ont laissée amère, et plusieurs autres qui manquaient de cœur.
Depuis un bout de temps, je suis avec un gars et ça va bien. Nous sommes complices, amis, amants, confidents… et tous les ostie de clichés qui viennent avec cette phrase-là. Ne pas être moi, je nous trouverais lame.
Je l’aime, sauf que je n’arrive pas à lui dire, même si je sens que c’est réciproque.
Lui aussi, c'est un pogné du sentiment. Ça lui a pris tout son petit change — et une suite de coïncidences favorables level comédie romantique — pour qu’il m’avoue que je n’étais pas qu’une amie. On aurait vraiment pu se manquer; trop occupés à écouter nos petites voix qui nous disent que ce n’est pas mutuel, que ça ne se peut pas, qu’on ne se mérite pas.
Fait que j’en suis là. Le ventre rempli de papillons, les yeux pleins de bonheur et un « je t’aime » pris au travers de la gorge.