Petite histoire de secondaire : quand une prof remet les pendules à l’heure. #BrokenDreams

Il y a des choses qu’on nous dit de bonne foi quand on est jeunes qui ne sont pas nécessairement les meilleures choses à dire aux enfants. L’expression « Tu peux faire tout ce que tu veux si tu y crois. », c’est une idée le fun en théorie, mais c’est moyen pratique dans la vie de tous les jours.

Combien de gens connaissez-vous qui font exactement ce qu’ils aimeraient faire dans la vie? Ou bien qui ont réalisé leurs rêves d’enfance?

Dès un très jeune âge, je voulais être comédien. Donc, naturellement, je me suis inscrit en cinéma au cégep. J’ai la mémoire d’une courge, alors, le théâtre, c’était hors de question. J’ai déjà dit à voix haute durant une pièce de théâtre du secondaire « Je m’en souviens plus! » tellement j’étais désespéré.
 

Crédit : manuelitoagustin/tumblr

J’étais persuadé qu’après mon cours de deux ans au cégep Montmorency à Laval, j’allais déménager à Los Angeles et marcher sur les plus grands tapis rouges. Personne n'avait jamais osé me dire le contraire, jusqu’à un jour en secondaire 4.

Vers la fin d’un cours d’anglais particulièrement bruyant, notre prof n'en pouvait tout simplement plus. Au lieu de nous dire de la fermer et de nous réprimander, elle a décidé d’aller plus loin.

Elle s’est permis de nous remettre les deux pieds sur terre, de briser nos illusions, de remettre en perspective nos rêves avec les réalités de notre quotidien. Elle nous a expliqué en long et en large qu’avec nos notes, notre manque de motivation et notre niaisage, nous n’allions jamais devenir les avocats, médecins, comédiens et astronautes que nous pensions devenir.

Nos choix de carrière n’étaient tout simplement pas réalistes, selon elle.

Quelques élèves ont pleuré, dont ma meilleure amie de l’époque, ce qui m’a évidemment fait pleurer aussi. Elle s’obstinait avec la prof en disant, justement, « Si on y croit, ça va arriver. »
 

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Sur le coup, nous la détestions, mais maintenant, je trouve qu’elle avait raison. Elle a très mal choisi la façon de s'exprimer et d'approcher le sujet, mais je crois que c’est quelque chose que nous avions besoin d’entendre.

Beaucoup d’entre nous vivions sur le nuage du « T’es beau, t’es bon, t’es capable, tu vas réussir tout ce que tu entreprends », mais ce n’est pas la réalité. Ce n’est pas tout le monde qui réalise ses rêves dans la vie. Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas essayer, mais il n’y a rien de mal à suggérer des pistes un peu plus réalistes, non?

J’aurais aimé avoir plus de choix, j’aurais aimé qu’on me parle de domaines et d’emplois dont je n’avais jamais entendu parler au secondaire. J'aurais aimé qu'on nous propose le plus d’options possible pour nous ouvrir les yeux. Je crois aussi fortement qu’il est préférable de passer une année sur le marché du travail pour penser à nos affaires avant d’entamer nos études supérieures, et même rendus là, c'est correct de se tromper.

Ce cours d’anglais où ma prof est virée sur le top est probablement mon souvenir le plus intense de mes études secondaires. Ça m'avait tellement choqué d’être confronté comme ça. De me faire dire que ma vie allait possiblement ne pas finir comme je le rêvais. Ça a l'air bizarre en y pensant maintenant, mais c’est quelque chose qui ne nous était jamais même venu à l’esprit.
 

Crédit : realitytvgifs/tumblr

Peut-être que c’était juste nous qui vivions sous une roche et qui n’étions pas au courant de la vraie de vraie vie, mais j’ai tendance à penser que tous les jeunes voient la vie un peu comme ça, de façon très idéalisée.

Je n’irais pas jusqu’à dire que je remercie notre prof pour ce wake-up call, mais je pense que c’était un peu nécessaire. Je serais curieux de savoir ce qu’elle en pense aujourd’hui, si elle s’en souvient.

Bref, peu importe votre vision des études postsecondaires, croyez-vous que ma prof d’anglais avait raison de nous ramener à la réalité? Est-ce nécessaire pour les jeunes de penser que tout est possible dans la vie? N’est-il pas préférable d’être un peu plus réaliste?